Société

Prévention contre les attaques des animaux venimeux : Louardi veut anticiper le danger

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L’approche des grandes chaleurs a sans doute précipité le mouvement, mais plus certainement ce sont les semi-échecs répétés des différentes campagnes de sensibilisation à la gravité du fléau qui ont amené le ministère de la santé à se saisir en urgence du dossier «des envenimations» avant l’avènement calendaire de l’été. En présidant lundi à Rabat une réunion consacrée à «la nouvelle campagne contre les attaques des scorpions et des serpents», Lhoussaine Louardi a réaffirmé  la gravité croissante d’un phénomène que nombre de ses prédécesseurs considéraient déjà comme un problème de santé publique. Et c’est dans cette optique de gravité que la commission des experts qui s’est réunie sous la férule du ministre a décidé de conforter le rôle du comité spécial pour les empoisonnements d’origine animale et de lancer une première campagne de sensibilisation dans la région de Marrakech-Tensift-El Haouz, zone où est habituellement enregistré le plus grand nombre des cas «durant la période allant du mois de mai à celui d’octobre». Les travaux de la commission qui a été présidée par le ministre ont été axés sur la médicalisation immédiate par transfert rapide des victimes des centres de santé aux services de réanimation dans les hôpitaux provinciaux, régionaux ou dans les CHU. A ce propos, le ministère attire l’attention sur le fait que si les différentes unités de soins disposent de quantités suffisantes d’antidotes aux venins des serpents, dans les cas des piqûres de scorpions le traitement ne comporte plus d’administration sérique depuis 1998, «car il est apparu qu’elle aggrave la situation du patient au lieu d’y remédier». La nouvelle stratégie de Lhoussaine Louardi pour lutter contre l’envenimation comporte également des cycles de formation continue au profit des cadres médicaux et paramédicaux «en vue d’améliorer la prise en charge des cas». Elle prévoit aussi des actions de sensibilisation en faveur des populations locales ainsi que l’apprentissage des premiers secours à porter aux victimes.  
Les services du ministère rappellent que 30.000 cas de piqûres de scorpions sont enregistrés chaque année au Maroc et que sur ce nombre, 10%, soit 3.000, revêtent un degré de gravité qui impose la médicalisation ou l’hospitalisation. Ces mêmes sources affirment que de premiers effets de la stratégie ont divisé le nombre des décès par 4 en le faisant reculer de 6 à 1,5 pour 1.000 de 2001 à 2012. Moins nombreuses que les piqûres de scorpions, les morsures de serpents sont cependant plus coûteuses en soins. On en enregistre chaque année 150 à 200 et 30 à 50% d’entre elles exigent une hospitalisation. Cependant dans les deux cas, 9 personnes décédées sur 10 sont des enfants de moins de 15 ans. On indique que ce fléau qui touche quasiment l’ensemble du monde rural sévit plus particulièrement dans les régions de Marrakech-Tensift, Doukkala-Abda, Tadla-Azilal, Souss-Massa-Drâa et Fès-Boulemane. On précise également que l’une des espèces de scorpions qui existent au Maroc –le Buthus occitanus (jaune)– est venimeuse à en constituer un danger éminemment mortel pour l’Homme.

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