Société

Rachid M’rabet : «Le privé manque de maturité»

© D.R

ALM : Que pensez-vous du niveau des écoles privées de commerce ?
Rachid M’rabet : Vous savez, il y a à boire et à manger par rapport à cette question. Mais globalement, on peut dire qu’au Maroc, il y a de bonnes écoles privées de commerce, comme il y en a de mauvaises. Il existe, en effet, des écoles privées qui respectent les normes de qualité et d’autres qui n’ont malheureusement qu’un objectif purement commercial et qui sont très peu regardantes en ce qui concerne la qualité de la formation dispensée chez elles. Ce qu’on peut dire, c’est que, à l’inverse de ce qui se passe dans d’autres pays, comme aux Etats-Unis par exemple où les écoles privées de commerce sont réputées pour leur performance, le privé au Maroc n’a pas encore vraiment atteint son niveau de maturité et de qualité pour pouvoir prétendre à concurrencer les écoles publiques de commerce.

Quels sont les critères qui peuvent permettre aux étudiants d’évaluer la qualité de l’enseignement au sein  d’une école privée de commerce par rapport à une autre ?
Il y a tout d’abord des normes auxquelles toutes les écoles privées doivent absolument se soumettre, notamment des normes structurelles.
Les écoles doivent ainsi posséder, au minimum, des locaux décents, une bibliothèque bien garnie ainsi qu’un centre informatique performant. Ceci en ce qui concerne la partie structurelle. Il y a par ailleurs toute la partie pédagogique qui est également capitale. Il faut que l’école fasse appel à un corps professoral compétent. En fait, les écoles privées doivent essayer d’avoir un noyau permanent de gens qui assurent la formation au sein de leur établissement et qui soient garants de la qualité pédagogique.
Il faut, en outre, que ces écoles veillent à utiliser des méthodes pédagogiques adéquates et qu’elles procèdent à une bonne sélection de leurs étudiants.

Mis à part ces critères, existe-t-il d’autres aspects à même de faire la différence ?
Parallèlement aux aspects structurels et pédagogiques, une bonne école privée de commerce devrait veiller à développer des activités parascolaires qui puissent donner à l’étudiant les aptitudes et comportements adéquats dans sa vie professionnelle. Il faut que les étudiants puissent acquérir une bonne aptitude entrepreneuriale. Pour cela, il faut que l’école soit en contact quasi permanent avec les entreprises et qu’elle soit ouverte sur le marché du travail. Les étudiants doivent, en effet, pouvoir effectuer un maximum de stages en entreprise. Quand une école privée répond à tous ces critères, on peut, à ce moment-là, la considérer comme étant performante.

Peut-on espérer une reconnaissance prochaine des diplômes délivrés par ces écoles ?
Il faut d’abord préciser qu’il existe d’ores et déjà un contrôle continu des écoles privées. D’ailleurs, et avant même d’ouvrir, ces écoles sont tenues de respecter un cahier des charges bien défini, ce qui permet à l’Etat, par la suite, de déterminer si elles répondent bel et bien aux normes mises en place. Il y a, par ailleurs, actuellement tout un travail qui est en train de se faire pour distinguer la qualité de la formation dans une école par rapport à une autre.
Une fois ce travail terminé, on aura la possibilité d’avoir, non pas des écoles, mais des diplômes reconnus par l’Etat. Demain, on verra des écoles qui porteront le label « Diplôme reconnu par l’Etat ». Les diplômés de ces écoles auront finalement la possibilité de continuer leurs études dans les universités et écoles publiques et de passer les concours de recrutement des ministères et administrations publiques.

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Tout au long de ses trente-cinq années d’existence, l’ISCAE s’est affirmé comme un centre d’excellence pour la formation de cadres polyvalents au service des entreprises des secteurs privé et public.
Leader dans un marché national très compétitif, l’ISCAE ambitionne d’innover, d’anticiper les évolutions et de servir de modèle. L’ISCAE va prochainement engager de profondes réformes au niveau du schéma pédagogique pour le cycle normal dont l’accès sera ouvert (à partir de 2007-2008) aux bacheliers avec deux années de préparation et trois années d’études (Bac + 2 ou 3). Ce qui rallongera l’enseignement d’une année, favorisant ainsi une forte immersion en entreprise.

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