Le Régime couvre actuellement 141% de la population cible
A fin août 2017, le nombre des bénéficiaires du Régime d’assistance médicale (Ramed) s’est établi à 11.459.199, soit 4.608.443 foyers. Ces chiffres montrent que les objectifs ont été rapidement dépassés. Le Régime couvre actuellement 141 % de la population cible estimée à 8.107.166. Notons que de janvier à fin août 2017, 957.261 personnes ont bénéficié du Régime (458.663 foyers). C’est ce qui ressort des derniers chiffres disponibles de l’Agence nationale de l’assurance-maladie (Anam). Parmi les autres données importantes, il faut relever que seulement 7.210.911 disposent d’une carte active leur donnant accès aux soins. Signalons également que le taux de renouvellement d’éligibilité n’est que de 44%.
S’agissant de la répartition des immatriculations par genre, 53% des bénéficiaires sont des femmes contre 47% pour le sexe masculin. Ce qui paraît tout à fait normal dans la mesure où les femmes consultent plus fréquemment que les hommes. Notons également que 51% des personnes immatriculées proviennent du milieu urbain et 49% du milieu rural. La population bénéficiaire «étiquetée comme pauvre » représente 90%, tandis que seulement 10% sont «classés comme vulnérables». Concernant la répartition des immatriculations par région, on constate que les prévisions de la population cible du Ramed ont largement été dépassées a l’exception de la région de Drâa-Tafilalet (94%).
Pour toutes les autres régions le taux de réalisation de la couverture par le Ramed dépasse les 100%. A leur tête, on retrouve la région de Laâyoune-Sakia El Hamra avec un taux de réalisation de 419% (146.125 bénéficiaires alors que la population cible était estimée à 34.861). Viennent ensuite les région de Dakhla-Oued Eddahab (307%), l’Oriental (206%), Beni Mellal-Khénifra (178%), Guelmim-Oued Noun (159%), Fès-Meknès (146%), Casablanca-Settat (146%), Rabat-Salé-Kénitra (144%), Tanger-Tétouan-Al Hoceima (136%), Souss-Massa (131%), Marrakech-Safi (111%). Signalons que quatre régions accaparent plus de la moitié de la population bénéficiaire, à savoir Casablanca-Settat (1.752.108 personnes), Fès-Meknès (1.730.538), Rabat-Salé-Kénitra (1.652.362) et Marrakech-Safi (1.534.526).
Malgré une accélération remarquable des bénéficiaires du Régime, celui-ci est en difficulté. Les subventions réservées au Ramed sont insuffisantes vu le nombre très élevé des immatriculations. Alors que les premières prévisions du Régime tablaient sur 8,5 millions de bénéficiaires, aujourd’hui nous sommes proches des 11,5 millions. Ce manque de ressources financières avait d’ailleurs été évoqué par le ministre de la santé, El Houcine Louardi, lors d’une réunion tenue en août dernier par la commission des secteurs sociaux à la Chambre des représentants sur «le manque des ressources humaines dans le secteur de la santé et l’évaluation de la situation actuelle du Ramed». Le plus grand défi que devra relever le Ramed est lié à sa pérennité. Le ministre avait expliqué que les dysfonctionnements relatifs à la gestion et à la gouvernance sont liés, notamment, au cumul des prestations de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) et du Ramed et à la détention de plus d’une carte Ramed par un même bénéficiaire.
Pour faire face à cette situation, la tutelle a pris plusieurs mesures, à savoir la mise en place d’un système informatique intégré et décentralisé, en coopération avec le ministère de l’intérieur et l’Agence nationale de l’assurance-maladie (Anam). A ceci s’ajoute la création d’une instance régulatrice indépendante du Ramed, sous contrôle public. Outre les problèmes de financement et de gestion, se pose le problème d’accès au Régime pour les plus démunis, notamment ceux installés dans les régions enclavées où se pose initialement la question de l’accès aux soins. Plusieurs régions font toujours face à un manque de services de santé, vu l’insuffisance et la mauvaise répartition des cadres médicaux et paramédicaux et des dispensaires.