Société

Selon un rapport interne, l’USFP connaît une crise structurelle

C’est une autocritique virulente à laquelle se sont livrés les rédacteurs du rapport de la commission d’évaluation des résultats de l’USFP constituée au lendemain des élections du 7 septembre. Le rapport qui vient d’être publié, fustige les instances dirigeantes du parti. «C’est de l’autoflagellation», affirme El Houssaine Kafouni, membre de la commission. «Certes, le rapport contient certains aspects qui peuvent paraître exagérés, mais objectifs», soutient Mohammed Benyahia, un des rédacteurs du rapport
Le texte est pour le moins accablant. D’emblée, il confirme que le parti vit une «crise structurelle», ce qui nécessite une «révision radicale» de son organisation et de ses orientations. Des organisations entières du parti n’existent que sur le papier, d’autres ont été complètement gelées. La jeunesse et le secteur féminin du parti ont été affaiblis. Certains responsables ont coupé tous les liens avec la société.
Dans les conclusions de son rapport qui seront discutées au sein du conseil national qui se réunira le 11 janvier prochain, la commission appelle à une démocratisation des différentes instances de la formation. À commencer par le bureau politique qui nécessite une «rationalisation et une modernisation» à même de lui permettre de maintenir des rapports institutionnels et objectifs avec les autres organes du parti. Il s’agit également de restructuration du conseil national pour qu’il puisse mieux assurer sa mission de décision et d’orientation. «L’on ne cesse de qualifier le conseil national de "parlement" de parti, qu’il en soit ainsi», affirme M. Kafouni. Pour ce membre du conseil national, le rapport de la commission appelle à une véritable révolution concernant cette instance. Le texte suggère de doter cette instance de mécanismes lui permettant de mieux gérer ses affaires. Une tendance prépondérante est de restructurer le conseil en élisant un président indépendant dont la fonction sera incompatible avec celle de parlementaire, de membre de bureau politique ou de gouvernement. Le président élu devrait travailler avec des commissions spécialisées dont les prérogatives seront élargies. L’idée, explique M. Kafouni, et de réduire le bureau politique à sa fonction d’origine et en faire un simple organe d’exécution de décision et des orientations du conseil national. Idée que partage également M. Benyahia. «Le bureau politique est, et doit, rester un organe d’exécution des décisions du conseil national», explique-t-il.
Pour le reste, la commission appelle à consacrer le «principe de contrats» dans différents postes de responsabilité au sein du parti. Les responsables doivent être élus ou nommés sur la base d’un projet et seront contraints de rendre des comptes à la fin de leur mandat. La commission veut consacrer également le principe de l’alternance et l’incompatibilité des fonctions au sein du parti avec celle de membre du gouvernement ou de responsabilités dans des organisations à caractère populaire.
Les avis sur la participation au gouvernement sont également contradictoires. «La décision de participer au gouvernement a été prise par le conseil national, et je ne vois pas pourquoi le parti se retirerait du gouvernement», affirme M. Benyahia. Aussi, assure-t-il, l’USFP continuera-t-il a faire partie de l’équipe gouvernementale tout en maintenant sa position de «soutien critique». D’un autre côté, «il n’est pas exclu, vu le ton du rapport, que lors du congrès, il sera décidé de revoir la position du parti au sein du gouvernement et s’en retirer. La logique veut que, après tant d’erreurs cumulées depuis les élections de 2002, l’USFP aille à l’opposition», estime M. Kafouni.

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