Société

Tutelle symbolique

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La séance hebdomadaire des questions orales de la Chambre des représentants a été marquée, mercredi, par la réponse tant attendue du ministre de l’Equipement et des Transports, Karim Ghellab, sur la grève des pilotes de la RAM.
Devant un hémicycle quasi vide, le titulaire des Transports s’est efforcé durant les quelques minutes que lui accorde le règlement intérieur du législatif à expliquer aux quelques représentants de la nation qui ont fait le déplacement pour assister à cette séance que son département n’avait pas la possibilité d’intervenir dans le conflit qui opposait la direction générale de la RAM à l’Association marocaine des pilotes de ligne (AMPL).
Ainsi, après avoir indiqué que l’arrêt de la grève avait été décidé au terme d’une réunion de dialogue entre les deux parties et qui avait eu lieu dans « un cadre consensuel assorti d’un calendrier précis ». Il a aussi relevé que « les deux parties, dès qu’elles aient montré leur pleine disponibilité à engager le dialogue, ont réussi à adopter un accord consensuel assorti d’un calendrier précis », soulignant que le dialogue basé sur le respect mutuel et la prise en considération de l’intérêt général sont seuls à même d’éviter ce genre de crises. Répondant aux interrogations des députés sur l’attitude de son département durant la crise jugée passive, M. Ghellab a précisé que la tutelle technique qu’exerce le ministère dans ce secteur ne lui permet pas d’intervenir dans la gestion interne de la Royal Air Maroc. « Le ministère de l’Equipement et des Transports, en tant qu’autorité de tutelle du secteur du transport aérien, oeuvre pour l’application et la dynamisation des orientations générales et garantit la continuité du service public dans ce domaine », a-t-il souligné.
Selon les explications fournies par le ministre, le rôle de son département se limite, en ce qui concerne le transport aérien, à veiller au respect des normes de sécurité telles que définies sur le plan international et à contrôler la validité des documents techniques des avions et des programmes de formation des pilotes, et à assurer le contrôle de la sécurité aérienne et la sécurité des avions à l’intérieur des aéroports.
Insatisfaits de la réponse du ministre, les députés qui avaient posé la question ont immédiatement riposté en remettant en question les pouvoirs de certains dirigeants d’entreprises publiques dont l’action échappe au contrôle du législatif.
Pour Zakaria Semlali, chef de file des députés de l’Union Constitutionnelle (UC), « le Parlement exerce son contrôle sur la gestion des entreprises publiques via les ministères de tutelle mais, si un ministre avoue devant les députés qu’il ne peut même pas intervenir pour résoudre un problème comme la grève de la RAM, c’est qu’il y a quelque chose qui ne va pas ».
Pour le député UC, le conflit qui a eu lieu à la RAM montre qu’il y a un problème de fond qui devrait faire l’objet de réflexion de la part tant de l’exécutif que du législatif. « La question qui se pose aujourd’hui est de savoir qui est responsable de quoi en matière de gestion des entreprises publiques ? », a-t-il souligné.
En somme, tant le ministre, qui a affirmé que son département n’avait pas le droit d’intervenir dans les affaires de la RAM, que les députés qui ont posé la question ont reconnu qu’il s’agit d’un problème de fond sur lequel il faut se pencher d’urgence afin de préciser les responsabilités de chacun.

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