Société

Un repris de justice tue un enfant de quatre ans

© D.R

Quand Fouzia a mis, il y a trois mois, au monde son deuxième enfant, elle n’imaginait pas perdre son  aîné, Chouaïb Razouk, âgé de quatre ans. Elle rêvait que ses deux enfants grandiraient ensemble. «Bien que je rêvais d’avoir une fille, j’étais très contente d’avoir un frère pour Chouaïb», a déclaré à ALM, Fouzia.Entourée et soutenue par plusieurs femmes, chez elle au n° 9, Bloc 133, Lalla Meriem, préfecture de Ben Msik-Sidi Othman, Casablanca, Fouzia n’arrivait pas à retenir ses larmes. «Ni moi, ni ma femme laissaient Chouaïb dépasser le seuil de notre domicile», a précisé Youssef Marzouk, marchand ambulant qui a encore du mal à croire ce qui est arrivé à son aîné, Chouaïb. Nous sommes le vendredi 13 mars.Vers 18h, l’enfant Chouaïb était encore en vie.
Du seuil de sa demeure, il regardait les enfants du Bloc 133 qui jouaient au ballon sans les rejoindre. «Sa maman ne le laissait jamais jouer avec les enfants du quartier, ni dépasser le seuil de la maison», a précisé à ALM le père de Chouaïb qui recevait les condoléances de ses voisins et amis avec les larmes aux yeux. Une demi-heure plus tard, une voisine a appelé, depuis sa fenêtre, Fouzia, la mère de Chouaïb. Pourquoi ? Pour l’aviser qu’Abdelkbir est venu pour conduire son enfant, Chouaïb, quelque part. Qui est Abdelkbir ? C’est un jeune homme, âgé de trente-deux ans, repris de justice. Il a purgé quatre ans de prison ferme pour avoir incendié plus de quinze commerces au marché Al Massira et une deuxième peine d’emprisonnement d’un an et huit mois pour le cambriolage d’un commerce situé au même marché. «Ses comportements ont changé après avoir été relâché la dernière fois de prison», nous a affirmé Younes, l’oncle de Chouaïb et ami d’Abdelkbir. Ce dernier est devenu très violent, très agressif et très cruel.«Moi et mes amis avions remarqué qu’il est devenu très renfermé sur lui-même. Souvent, il gardait le silence sans prêter intention à notre conversation», a ajouté à ALM, Younes. Alertés, Fouzia et son mari se sont lancés à la recherche de leur fils aîné. En vain. Un quart d’heure plus tard, Abdelkbir était de retour sans l’enfant. «Le sang maculait ses vêtements. Quand je lui ai demandé des nouvelles de mon enfant, il m’a répondu qu’il ne l’avait pas vu et qu’il était venu juste pour demander après mon frère Younes», a affirmé à ALM le père de Chouaïb. Aussitôt, Abdelkbir est rentré au bain maure pour se laver. Les parents et les habitants du quartier se sont lancés à la recherche de l’enfant. Toujours en vain. Aussitôt, la police de Ben Msik-Sidi Othman a été alertée. Rapidement, ils ont ciblé Abdelkbir. Ils l’ont cherché partout. Mais ils ne l’ont trouvé que vers 20h au marché de gros de Casablanca.
Conduit aux locaux du commissariat de Sidi Othmane et soumis aux interrogatoires, Abdelkbir a craché le morceau: «J’ai tué Chouaïb». Comment et pourquoi? «J’étais sous l’effet de l’alcool quand Chouaïb m’a demandé un dirham. Je l’ai tenu par la main et je l’ai conduit au terrain vague pour le tuer à coups de pierre», a déclaré Abdelkbir à la presse lors de la reconstitution du crime, samedi, après-midi. Chouaïb n’a pas réagi quand Abdelkbir le tenait par la main et l’a conduit au lieu du crime.
Parce qu’il le considérait comme un membre de sa famille. En traversant le boulevard Abdelkader Essahraoui, qui sépare le quartier Lalla Meriem de Lahraouiyine, il l’a emmené jusqu’à un terrain vague où s’entassent des monticules de toutes sortes de déchets. «Il a tenté de le violer comme il nous a déclaré. Il l’a mis à terre, mais sans le déshabiller», a précisé à ALM un responsable de la PJ de Ben Msik-Sidi Othmane.
Alors, il a renoncé à la dernière seconde. Pourquoi ? Aucune réponse chez Abdelkbir, ni chez les enquêteurs. Mais, il est passé à l’irréparable. Il a pris une pierre et lui a asséné deux coups à la tête. Après quoi, il l’a enterré sous les pierres.
L’enfant à été inhumé, samedi, au cimetière Al Ghofrane. Abdelkbir sera traduit, aujourd’hui, lundi, devant la Cour d’appel et tout le monde au quartier Lalla Meriem s’indigne de ce crime horrible envers un enfant de quatre ans.

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