Société

Un vol, un rapt et des concubins

© D.R

Dans un immeuble du quartier Beni Makada à Tanger, un couple occupe, avec leur unique fille de trois ans ; Sahar, un appartement au quatrième étage. Lui s’appelle Khaled, coiffeur de son état alors que la femme se nomme Nada, femme au foyer, issue d’une famille aisée, d’origine émiratie. Tous leurs voisins croient surtout que Nada, ne s’exprime qu’en arabe des pays du Golfe (Khaliji).
Au fil du temps, le couple qui mène une belle vie et voyage beaucoup se retrouve obligé d’avoir recours à une domestique, chargée en l’absence des parents de prendre soin de la petite fille. C’est ainsi que l’un de leurs proches leur présente une jeune fille, Fatiha. A vingt-quatre ans, cette dernière qui vient de perdre son emploi dans une entreprise située à la zone franche de la ville du Détroit, a accepté de travailler chez eux contre une somme mensuelle de mille dirhams. Très vite, Fatiha se fait remarquer par son sérieux. Elle travaille avec abnégation sans se plaindre. Elle prépare les repas, lave le linge, fait la vaisselle et veille sur la petite Sahar au point que Nada ne fait plus rien, à part manger, dormir et regarder la télévision. Et d’un voyage à l’autre, cette dernière remarque qu’aucun de ses bijoux en or n’a été touché en son absence, ce qui a accentué la confiance en la domestique. Mais un jour, le couple voyage à Marrakech. De retour, Khaled et Nada ont une surprise qui les attend. Ils ne retrouvent ni Fatiha, ni Sahar dans l’appartement. Ce n’est pas inquiétant, puisqu’il était encore 14h 30. Elles pourraient être sorties pour faire un tour en ville, se disent-ils. Fatigué, le couple se couche. A son réveil, Il était 18h. Fatiha et la petite fille ne sont toujours pas rentrées. Ils commencent à s’impatienter. 21h a sonné et les deux filles demeurent absentes.
Le doute, puis l’inquiétude s’installe. Où devaient-elles aller en ce moment? Quelqu’un les a-t-il attaquées, agressées ou violées ? A-t-elle enlevé la fille et disparu ? Pourquoi ? La joie de se retrouver chez-soi cède la place aux larmes. Que devaient-ils faire maintenant ? Soudain, Nada s’est tenue debout comme piquée par un insecte. Elle s’est dirigée vers son armoire pour fouiller et a découvert la disparition de ses bijoux en or, de sommes d’argent et de plusieurs autres objets précieux renfermés dans une mallette. Tout est devenu clair. Il s’agit d’un vol doublé d’enlèvement. Le lendemain, Khaled s’est dépêché vers le commissariat de police pour déposer plainte. Une enquête et des investigations se sont aussitôt lancées. Où se cache-t-elle ? Pourquoi a-t-elle enlevé la petite fille ? Où l’a-t-elle emmenée? Est-elle encore à Tanger ?
Les enquêteurs se sont adressés à la personne qui l’avait présentée à Khaled qui leur a expliqué que Fatiha n’est pas Tangéroise, qu’elle est issue de Settat et qu’elle n’a à Tanger qu’un amant. Est-elle chez ce dernier ? Cache-t-elle la petite chez lui ? Arrivant chez cet homme, les enquêteurs n’y ont trouvé personne.
«Où se trouve Fatiha ?», lui a demandé le chef de la brigade. Et l’amant de répondre qu’elle est arrivée la veille chez lui et l’a prévenu qu’elle se rendra à Casablanca, puis Agadir avant de rejoindre sa mère à El Jadida. Sans perdre le temps, les policiers se sont déplacés à la première ville, puis à la deuxième. Mais, ils n’ont épinglé Fatiha qu’à El Jadida. Pour ce qui est de la petite fille, elle la gardait chez sa mère.
Rebroussant chemin à Tanger, avec Fatiha et Sahar, les enquêteurs ont cru avoir clos le dossier.
Seulement, ils ont découvert qu’une autre histoire se cachait derrière celle de la domestique Fatiha. Laquelle ? «Tu t’appelles Nada, originaire des Emirats Arabes Unis, épouse de Khaled ?», demande le policier qui dresse le PV à la maman de Sahar. «Non, je suis Marocaine, je m’appelle Aïcha et je ne suis pas épouse de Khaled», répond la prétendue Nada. Étonné, le limier commence à la marteler de questions.
Aïcha (prétendue Nada), a passé une dizaine d’années aux EAU avant de regagner la mère-patrie et entretenir une relation de concubinage avec Khaled. Au fil du temps, elle a adopté Aya, qu’elle a surnommé Sahar et elle a continué à parler en Khaliji au point qu’elle a, elle-même, cru qu’elle était émiratie. La domestique, son amant et ses employeurs ont été traduits devant la justice.

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