Société

Une série de grèves paralyse de nouveau les CHU

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«Nous maintiendrons les grèves tant que nous n’aurons pas de propositions concrètes de la part de la ministre de la santé,Yasmina Baddou», déclare Abdelhai El Gamri, président de l’Association des médecins résidents de Casablanca. Les médecins internes et résidents sont plus que jamais déterminés à faire valoir leurs droits. «Il faut reconnaître que le dialogue avec la ministre de la Santé a été entamé , ce qui constitue déjà un premier pas. Cela dit, nous ne sommes actuellement qu’au stade des échos. Il n’y a encore rien de concret. C’est la raison pour laquelle nous entendons continuer notre combat», indique M. El Gamri. Les revendications des médecins ne manquent pas. Les médecins continuent de dénoncer l’absence de couverture médicale et les conditions de travail jugée «catastrophiques». «Nous travaillons dans des conditions déplorables. Nous sommes amenés à effectuer des gardes de 48 heures, ce qui est contre la loi. Pendant un mois, j’ai effectué 10 gardes pendant 1 mois. Ce qui est immoral», déplore le président de l’Association des médecins résidents de Casablanca avant d’ajouter que : «le pire, c’est que les gardes ne sont pas rémunérées. Le Maroc est le seul pays où les gardes ne sont pas rémunérées. Par conséquent, nous sommes contraints de prendre en charge nous-même tous nos frais alors qu ‘en France, les gardes sont rémunérées. Pour avoir effectué une garde un dimanche, un médecin en France touchera 200 euros, ce qui équivaut à l’indemnité mensuelle accordée à un médecin résident au Maroc. Comment pouvez-vous vivre avec 2000 dirhams en plein Casablanca. Une situation difficile surtout pour les personnes mariées. Certes, des discussions sont en cours pour augmenter les indemnités et nous espérons que le ministère de la Santé va trouver une solution au plus vite».
Pour ce qui est de l’équivalence des diplômes, c’est une autre paire de manches. L’Etat ne délivre aux médecins qu’un diplôme de médecine. Les médecins du secteur public exigent une équivalence entre leur diplôme et un Doctorat d’Etat afin de pouvoir bénéficier d’un salaire équivalent aux fonctionnaires. «Jusqu’à présent, il y a un refus total de la part du ministère de la Santé à ce sujet», indique M. El Gamri.
Autres problèmes de taille, l’ancienneté et l’intégration des résidents. Les médecins revendiquent la comptabilisation d’ancienneté ainsi que leur intégration à la fonction publique à partir de la première année de résidanat. A ce sujet, il convient de rappeler qu’un médecin résident a un diplôme en médecine générale qui lui permet de passer le concours de résidanat pour intégrer une spécialité quelconque. Au terme de 5 années (pour la spécialité médicale) et 4 années pour la spécialité chirurgicale, le résident acquiert le statut de médecin spécialiste après une douzaine d’années de formation.
Or, ce que les médecins résidents déplorent c’est le statut de stagiaire qui leur est imposé, durant les deux premières années de formation à la spécialité. Ce n’est qu’à partir de la troisième année que le médecin résident est intégré. Parmi les autres revendications, il y a lieu de relever le droit de postuler à des internats, le droit de bénéficier d’une formation continue sans contrat, la révision de la formation de base ainsi que la mise en œuvre d’un programme clair de formation permanente.

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