Société

Violée sous la menace

© D.R

Chambre criminelle près la Cour d’appel de Casablanca. Rachid, vingt-cinq ans, est au box des accusés. Il attend d’être interrogé par le président de la séance sur son acte criminel. Salima, une jeune femme âgée de vingt-deux ans, l’accuse de viol. En racontant son histoire devant la Cour, celle-ci a fondu en larmes. Elle a du mal à trouver les mots. Des larmes coulent, sur ses joues tremblantes, sans arrêt. Ne pouvant plus continuer, elle demande au président de la Cour de lui accorder quelques moments de repos.
Rachid se contentait de la regarder de temps en temps en lançant un sourire moqueur. Au début de l’audience, Rachid a nié les accusations retenues contre lui. «Je ne l’ai pas violée. Je l’ai sollicitée d’entretenir une relation amoureuse avec moi», a-t-il répondu à la Cour.
«Non, monsieur le président, tout ce qu’il a raconté est faux. Il  m’a violée», a-t-elle répliqué toujours avec les larmes aux yeux.
Salima se souvient du jour de son viol comme si cela datait d’hier. «Je venais de descendre du bus et je m’apprêtais à emprunter le chemin en direction de ma maison. Il m’a suivie», se souvient-elle. Il était 20h du soir. Rachid ne l’a pas lâché d’une semelle. «Le chemin est presque désert, il n’y avait que trois passants», a-t-elle précisé à la Cour.
Rachid a par contre déclaré que le chemin était peuplé de monde  à ce moment-là. « Les gens passaient en me regardant en sa compagnie. », a-t-il déclaré. Quant à Salima, elle a ajouté que le mis en cause lui a demandé de l’accompagner : « Il n’était pas dans un état normal. On dirait qu’il est drogué.». Elle a refusé de l’accompagner. Elle a tenté de l’éviter gentiment en lui proposant un rendez-vous. Mais en vain. Il lui a demandé de l’accompagner pour quelques moments dans un lieu loin des regards des passants. « Non, je ne peux pas », lui a-t-elle dit fermement. Cette réponse ne lui a pas plu.  Il fait sortir de sa poche un petit couteau. Il l’a alors obligé de l’accompagner malgré elle.
Les larmes aux yeux, elle a cédé  à sa volonté surtout qu’il a menacée de la tuer si elle osait crier ausecours. Arrivant dans un lieu plus ou moins obscur, entre des arbres, Rachid l’a obligée de baisser son pantalon et se mettre à nu avant d’abuser d’elle. Il l’a violée à deux reprises avant de la relâcher.
«Monsieur le président, c’est elle qui a voulu m’accompagner pour faire l’amour avec moi. Monsieur le président, elle ment, elle était consentante».
Je ne possède pas de maison, c’est pourquoi nous sommes allés derrière un arbre», a-t-il déclaré à la Cour. Sans vergogne, il a ajouté qu’il n’a pas perdu beaucoup de temps pour la convaincre à faire l’amour à la belle étoile. Surprise par ses déclarations, Salima l’a traité de menteur. Elle a même affirmé à la Cour qu’elle s’est rendue au commissariat de police la même nuit en compagnie de sa mère pour déposer plainte. La police a effectué aussitôt un ratissage du lieu pour le mettre hors d’état de nuire. Et le président de la Cour de se tourner vers Rachid pour lui demander ce qu’il pense de ses antécédents judiciaires. Il a purgé une peine de trois mois de prison ferme pour vol et menace à l’arme blanche et une deuxième de deux ans de prison ferme pour tentative de viol. Rachid a baissé la tête sans ajouter le moindre mot.
Après le réquisitoire du représentant du ministère public, qui a requis une peine maximale pour ce repris de justice, et la plaidoirie de l’avocat, constitué dans le cadre de l’assistance judiciaire, qui a réclamé l’acquittement, la Cour s’est retirée pour les délibérations.
Après quoi, elle a condamné le prévenu à trois ans de prison ferme assortie d’une amende de 5000 dirhams.

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