Société

Y a-t-il des pratiques sexuelles à risque ?

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Pratiquée depuis des millénaires dans le cadre des rapports homosexuels, la sodomie qui relève du tabou est une pratique illicite dans notre société et constitue un acte pervers. «La sodomie est considérée par la religion comme un péché abominable et un acte plutôt pervers faisant allusion à l’homosexualité», affirme Dr Mustapha Rassi, sexologue avant d’ajouter que «Utiliser le sexe masculin pour le faire pénétrer dans le rectum par l’anus de sa partenaire est un acte contre nature puisque l’excitation sexuelle n’engendre aucune réponse physiologique connue dans la région anale : ni lubrification, ni tumescence ni myorelaxation, sauf qu’elle reste une zone érogène chez la femme et chez l’homme même si l’excitation anale chez l’homme engendre une inihibition à cause de l’homophopie inconsciente». Acte contre nature, la sodomie attire certains couples qui, comme le souligne Dr Amal Chabach, sexologue «la pratiquent au nom de la liberté sexuelle». Pour certains, la sodomie est un fantasme de domination ou de soumission alors que d’autres y voient un dépassement des tabous moraux ou religieux qui pèsent encore sur la sexualité. Cette pratique constitue également une sexualité de substitution car elle permet aux femmes et plus particulièrement aux jeunes adolescentes de conserver leur virginité. «Elle demeure un refuge chez les jeunes adolescentes et constitue une alternative à la pénétration vaginale pour préserver la virginité et éviter les grossesses indésirables», souligne Dr Rassi. Si certains aiment pratiquer la sodomie, d’autres y sont réticents et considèrent cette pratique comme dégradante. Cette réticence vient principalement de l’appréhension de la douleur et du fait que cette pratique sexuelle est sale (zone par laquelle sont rejetés les excréments) ou honteuse. Quant à la question relative à la fréquence de cette pratique sexuelle dans notre société, il n’existe à ce jour aucune étude à ce sujet. «Il est très difficile d’engager des études statistiques dans ce domaine et surtout dans notre contexte socioculturel conservateur», déclare Dr Rassi.Cela dit, les sexologues sont unanimes sur le fait que cette pratique reste marginale au sein des couples marocains. La sodomie est-elle synonyme de plaisir partagé ? La réponse est non. Pour justifier ce constat, Dr Rassi cite une enquête récente en France, qui révèle que seulement 8,7%, des femmes la pratiquent, même si la pornographie essaye de la présenter comme une pratique très populaire. Sur ces 8,7% plus de la moitié affirment ne pas l’apprécier. Autrement dit, seulement 4% trouvent du plaisir dans la sodomie. Un pourcentage qui, selon le sexologue, est très peu significatif. La sodomie est un fantasme très présent chez les hommes qui sont à la recherche de plaisir intense. «La recherche du plaisir chez l’homme est à l’origine du comportement sodomique car l’orifice anal est entouré par des muscles sphincters qui procurent des pressions intenses sur le pénis ce qui augmente l’intensité des sensations érotiques», explique-t-il. Chez les femmes, la situation est différente. «L’anus n’est pas aussi érogène que le vagin et sa pénétration est plutôt douloureuse. La femme n’a d’orgasme que dans des cas très exceptionnels», précise Dr Rassi. Concernant la fellation, selon une enquête sur la sexualité en France, le rapport oral interviendrait dans 8 relations sur 10. Au Maroc, cette pratique n’est pas toujours appréciée par les femmes. «D’après ma pratique clinique, la fellation n’est pas très appréciée par les femmes même quand elle est indiquée chez elles comme un moyen pour augmenter la stimulation sexuelle de leur conjoint. La fellation provoque chez elles un haut-le-coeur puisque à la différence de la pénétration, cette pratique fait appel à des sens tels que le goût, le toucher, l’odorat qui peuvent induire un dégoût chez certaines personnes», affirme-t-il.
Tout comme la sodomie, la fellation reste une pratique risquée. «Tout rapport sexuel en dehors du cadre matrimonial avec des partenaires inconnus ou multiples qu’il soit oral ou génital comporte beaucoup de risques même avec le port du préservatif. On n’est pas à l’abri des IST à 100%. Par exemple, les condylomes se transmettent par contact direct de la peau. Médicalement parlant, avaler le sperme par son conjoint n’a aucun effet néfaste sur la santé», explique Dr Rassi. Autre pratique sexuelle orale : le cunnilingus qui consiste à stimuler la vulve et en particulier le clitoris à l’aide de la langue, des lèvres et de la bouche. Cette pratique permet à la femme de découvrir de nouvelles sensations et peut la conduire à l’orgasme. «Le cunnilingus n’est pas toujours une demande de la femme comme il n’est pas toujours une demande exclusive de l’homme. Il serait plutôt, comme la fellation, une preuve de complicité des deux partenaires», conclut Dr Rassi.


La fellation augmenterait le risque du cancer de la bouche

La pratique du sexe oral pourrait conduire au développement de tumeurs de la bouche. Cette affirmation surprenante est soutenue par les résultats d’une étude américaine, parue dans le New England Journal of Medecine le 10 mai 2007. Celle-ci indique que le papillomavirus humain (HPV) pourrait également être associé à l’apparition de certaines tumeurs cancéreuses au niveau de la gorge (oropharynx). Cette étude, dirigée par le docteur Maura Gillison de l’Université John Hopkins (Baltimore, Etats-Unis) révèle que les personnes qui ont des rapports bucco-génitaux (fellation ou cunnilingus) avec plus de cinq partenaires dans leur existence, ont un risque de cancer de la gorge bien plus élevé que celles qui n’ont pas ce type de rapports. Les chercheurs ont ainsi collecté des échantillons de salive et de sang de 100 hommes et femmes chez qui venaient d’être diagnostiqués pour un cancer de l’oropharynx, ainsi que ceux de 200 hommes et femmes en bonne santé. Prenant en compte les facteurs de risque de développement du cancer de la gorge (consommation d’alcool et tabagisme), l’analyse des données a révélé que les personnes infectées par le HPV de type 16 avaient plus de risque de développer un cancer de l’oropharynx (32 fois plus de risques), alors que l’alcool ou le tabac seul présente moins de risque ( ratio d’environ 3).

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