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Tourisme : Marrakech victime de son succès

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En quelques années, la ville ocre a acquis une notoriété tant au niveau national qu’international. Sa beauté, son exotisme, son luxe, sa volupté et son climat attirent chaque année des milliers de personnes. Les étrangers y affluent en masse pour acquérir des résidences secondaires. Et ils sont loin d’être les seuls. La ville ocre, hyper branchée mais aussi chargée d’histoire et de traditions est aussi très prisée par les stars. Une clientèle qui s’affiche dans des résidences de luxe dans la Palmeraie. Depuis quelques années, Marrakech connaît un véritable boom immobilier. Riads, villas, appartements haut et moyen de gamme, lotissements n’échappent pas à la flambée des prix. Dans certains quartiers, tels que Guéliz et l’Hivernage, le prix du mètre carré a doublé, voire même triplé. Il en va de même pour les riads qui ont vu leurs prix multipliés. La vente de ces anciennes demeures ne s’est jamais aussi bien portée. Ils font partie des biens les plus convoités des acheteurs en immobilier. Et pour cause. Ces constructions attirent par leur architecture typiquement marocaine et par l’atmosphère qui règne en leurs murs. Véritables témoignages du passé local, les riads bénéficient d’une architecture somptueuse et possèdent un autre avantage de taille : ils se situent en plein cœur des quartiers historiques de la ville. Toutes ces caractéristiques ont réussi à charmer les acquéreurs étrangers qui trouvent en la vente de riads à Marrakech le moyen d’acquérir un bien à l’architecture somptueuse même si les prix sont loin d’être à la portée de tout le monde. La ruée vers l’eldorado immobilier touche même des zones autrefois laissées à l’abandon comme la route de l’Ourika et surtout la Palmeraie, particulièrement cotée auprès d’étrangers les plus fortunés. Le prix à l’hectare de ces anciens terrains agricoles a été multiplié par 10, pour atteindre en moyenne 2,5 à 5 millions de dirhams, voire parfois même le double.  L’autre fait marquant est le boom de l’artisanat de la ville. Il ne se limite plus donc aux ruelles de la médina où les petits artisans façonnaient une à une quelques petites théières, lampadaires, plateaux. Aujourd’hui, l’artisanat marrakchi s’industrialise et s’exporte. L’arrivée massive des étrangers dans la ville ocre a permis de redynamiser le secteur en intégrant de nouvelles idées.
Si Marrakech est aujourd’hui une ville épanouie, elle est aussi victime de son succès. Le boom de l’urbanisme a fait tripler la superficie totale d’habitations dans la ville. Conséquence :la demande en eau a explosé. Le tourisme de luxe, avec ses golfs, ses piscines, a aussi besoin de plus en plus d’eau. Sans compter le premier parc aquatique du Maroc, Oasiria qui pompe le peu d’eau qui reste. Du coup, il y a beaucoup de pompage dans la nappe. Les récentes vagues de sécheresse qui ont touché Marrakech amplifient ce constat amer. Située dans une zone semi-aride avec peu de précipitations, la croissance est telle que les besoins deviennent chaque année de plus en plus importants. A voir le nombre de chantiers en cours, on peut se demander si la ville ocre serait parvenue à son apogée. Tout porte à le croire. Dans la médina, les riads à vendre viennent à manquer. Côté Palmeraie, il est de plus en plus difficile de trouver un terrain à bâtir. Cet attrait de la ville ocre entraîne une pénurie d’habitations dont les plus démunis font les frais.

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