Par route, par mer et par voie ferroviaire, le transport de marchandises au Maroc est en pleine expansion. Malgré tous les handicaps qu’il connaît, ce secteur est la clé de voûte de la nouvelle stratégie logistique du pays. Sa réforme est donc inéluctable pour améliorer la compétitivité et la productivité du tissu économique du Royaume. À lui seul, ce secteur contribue à hauteur de 5,8 % du total des valeurs ajoutées et 10,3 % de celle des activités tertiaires en 2011 aux prix constants. Sa valeur ajoutée est passée de 19,6 milliards de dirhams en 2000 à 33,8 milliards de dirhams en 2011, soit une croissance annuelle moyenne de 5%. En termes d’emplois créés, le transport a employé, en 2011, près de 493.460 personnes, ce qui représente 4,7% de la population active occupée, dont 76% dans le milieu urbain.
La Direction des études et des prévisions financières relevant du ministère de l’économie et des finances s’est engagée elle aussi dans le débat actuel sur la nécessité de la réforme de ce secteur porteur. Dans une étude publiée au mois de mars dernier, cette direction s’est penchée sur l’évaluation des impacts macroéconomiques de la réforme du transport.
«Le secteur de transport de marchandises serait plus performant en consolidant les réformes qui œuvrent pour résorber les insuffisances organisationnelles, structurelles et d’infrastructures. Ces insuffisances reviendraient en partie au comportement quasi monopolistique dans certains segments de ce secteur, d’où la nécessité d’en évaluer l’intensité concurrentielle par le biais du calcul du markup», précise-t-on dans cette étude.
La Direction des études et des prévisions financières a fait deux simulations avec une baisse de 5% et de 10% du markup (voir encadré). Ces baisses sont synonymes d’une amélioration de la compétitivité du secteur.
Avec une diminution de 5% du markup, on a remarqué une augmentation de la production du secteur de transport de 3,4% et celle du reste de l’économie de 1% témoignant de l’importance du secteur par rapport à l’économie nationale. Au niveau macroéconomique, le PIB augmenterait de 0,8% en valeur, l’emploi de 0,9% et le capital de 1,2%. Concernant la simulation d’une baisse de 10% du markup, l’effet est presque doublé avec une augmentation plus importante du PIB de l’ordre de 1,5%, de 1,9 % de l’emploi avec une hausse des salaires de 0,7% et une hausse de la consommation finale des ménages d’environ 7,1%.
Avec ces perspectives ambitieuses, la direction des études et des prévisions financières a tracé une feuille de route pour chaque type de transport : routier, ferroviaire et maritime (voir encadré).
Selon la même source, les réformes ainsi entamées dans chaque segment du secteur de transport de marchandises tendront à réduire l’impact des situations monopolistiques et à instaurer plus de compétitivité et de concurrence à même de rehausser sa productivité et celle des autres secteurs d’activité.
En publiant son étude sur «Le secteur du transport de marchandises : contraintes et voies de réformes», la Direction des études et des prévisions financières relevant du ministère de l’économie et des finances a posé les jalons de la réforme de chaque secteur dans le transport de marchandises : 1-Transport routier : 2-Transport ferroviaire : 3-Transport maritime : |