Sports

De beaux jeux sur fond de scandale

Tout semble avoir réussi aux organisateurs des J.O d’hiver. Avec un budget record de1,9 milliard de dollars, les jeux de Salt Lake City ont dépassé toutes les espérances. La vente des billets n’a pas échappé à cette règle, franchissant pour la première fois de l’histoire des jeux d’hiver la barre des 90% ventes.
La sécurité, renforcée à coups de millions de dollars après le 11 septembre, a aussi été visible et stricte. Les compétitions organisées dans des patinoires et sur des sites parfaitement préparés pour l’occasion, ont couronné des champions d’exception, certains réussissant l’exploit d’enchaîner les succès durant la quinzaine. Trois d’entre eux ont quitté l’Etat américain de l’Utah couverts d’or : le Norvégien Ole Einar Bjoerndalen, quadruple lauréat du biathlon, le Finlandais Samppa Lajunen, trois fois sur la plus haute marche du podium du combiné nordique, et la croate Janica Kostelic, quadruple médaillée de ski alpin, dont 3 pépites d’or. L’Espagnol Johann Muelhegg a longtemps figuré à leur côté avec trois victoires en ski de fond. Mais il a été pris pour dopage.
Le premier cas détecté aux J.O d’hiver depuis 14 ans, accompagné dans la charette des exclus par deux autres « tricheuses», les Russes Larissa Lazutina et Olga Danilova.
Le scandale est venu de la glace. Un mot qui était déjà collé à Salt Lake City depuis l’obtention des jeux grâce à des pratiques douteuses auprès de membres du CIO, affaire révélée en 1998. Quatre ans plus tard, le scandale a fait sa réapparition dès le premier verdict du patinage artistique, cette épreuve de couples couronnant les russes Berezhenaya-Sikharulidze aux dépens des canadiens Salé-Pelletier. Le verdict très serré et les déclarations à chaud de la juge française Marie-Reine le Gougne, ont laissé penser à un arrangement. Usant de toute sa puissance, la presse nord-américaine a intimidé les hautes instances de l’olympisme qui elle-même a bousculé la direction du patinage mondial, jusqu’à offrir aux canadiens une deuxième médaille d’or. Le remue-ménage généré par ce « Skate-gate» n’aura cependant pas eu que des effets négatifs. Il a en effet accéléré le processus de réformes de la cotation qui doit apporter plus d’objectivité et réduire les possibilités de collusion. Mais, précédent historique, l’affaire des deux médailles d’or a ouvert la voie à d’autres contestations.
C’est le cas de la Corée du Sud. Irrités par la disqualification de son vainqueur en short-track au profit d’un américain et poussés par une réaction très virulente venue du pays du matin calme, les dirigeants sud-coréens ont réclamé justice et même laissé planer l’ombre d’un boycottage de la cérémonie d’ouverture, idée finalement abandonnée.
C’est la Russie qui a jeté un vrai coup de froid en évoquant la possibilité d’un retrait des jeux pour exprimer son mécontentement face à ce qu’elle considérait comme un traitement « subjectif » envers ses athlètes.
La colère russe est montée d’un cran lorsque ses fondeuses ont été privées du relais 4×5 km en raison d’un test sanguin anormal d’une des relayeuses. Trop c’est trop, semblaient dire les dirigeants russes, déçus par des résultats médiocres et réclamant plus de respect de la part des américains.
Mais la guerre froide n’a pas eu lieu, laissant l’olympisme et son président, Jacques Rogge, fermer ce 19e chapitre et préparer le suivant, prévu en 2006 à Turin.

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