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Formule 1 : un coup fumant !

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Les cigarettiers sont en train de quitter la F1, pour cause de législation trop restrictive dans la moitié des pays qui accueillent les Grands Prix, mais les remplaçants ne manquent pas pour se disputer les places disponibles sur les grilles de départ… et sur les podiums. L’un des premiers à montrer le chemin de la sortie du paddock a été le groupe français Altadis (ex-SEITA), présent en F1 de 1976, sur la Ligier de Jacques Laffite, à 2000, sur les monoplaces de l’écurie Prost Grand Prix (ex-Ligier). En France, il y a d’abord eu la loi Veil, en 1976, mais assortie d’une dérogation spécifique concernant les sports mécaniques, ce qui a permis de sauver Ligier et tout le sport automobile français. La loi Evin de 1992 était beaucoup moins coulante, et surtout elle a fait des émules dans d’autres pays. Du coup, en Europe, seule la Principauté de Monaco et l’Espagne, qui cumule déjà trois Grands Prix moto et souhaite même organiser un deuxième Grand Prix de F1, restent des terres d’accueil pour les vendeurs de tabac. L’eldorado est désormais ailleurs, au Moyen-Orient et plus loin en Asie, où la publicité tabac est encore libre. Alors bien sûr les photos sont tronquées, les logos floutés dans la presse française, mais les retransmissions télévisées sont autorisées, donc les retombées sont assurées dans le grand public. Jusqu’à un certain point. "L’investissement F1 a un coût très élevé, et les retombées sont très liées aux résultats sportifs", résume Jean-Pierre Aujoulet, chargé du sponsoring Gauloises à la direction marketing d’Altadis. Avec une petite précision: les retombées influent "sur le choix du produit, mais pas sur l’intention de fumer", ajoute M. Aujoulet.
La législation et la glorieuse incertitude du sport, deux bonnes raisons de réfléchir à deux fois avant de continuer en F1, surtout quand un concurrent comme Marlboro dispose d’un contrat de quasi-exclusivité avec la FIA, pour la plupart des panneaux disposés autour des circuits. Altadis a réfléchi et choisi de répartir ailleurs son enveloppe "sports mécaniques" (15 millions d’euros environ): rallye avec Sébastien Loeb, rallye-raid avec Jean-Louis Schlesser et Cyrille Desprès (KTM), MotoGP avec Honda, sous la marque Fortuna. Marlboro est toujours en F1, sur les Ferrari, mais British American Tobacco (BAT) a jeté l’éponge et revendu BAR à Honda. Benson & Hedges a disparu dans le rachat de Jordan par Midland. Quant à Mild Seven (Japan Tobacco), partenaire historique de Benetton puis Renault, elle va entamer à Bahreïn sa dernière saison de F1. Heureusement pour Bernie Ecclestone, la F1 reste un produit attractif. Pour remplacer les cigarettiers, les écuries ont réussi à séduire dans d’autres secteurs d’activité, comme l’informatique (HP, Siemens), la téléphonie mobile (Vodafone, Telefonica), les boissons énergétiques (Red Bull) et alcoolisées (Budweiser, Johnnie Walker). Depuis quelques années, l’arrivée en F1 de McDonald’s, déjà présent en Champ Cars sur la monoplace de Sébastien Bourdais, et même de Pepsi ou Coca Cola, sont annoncées comme imminentes. Mais pour l’instant rien n’est signé.

Daniel Ortelli (AFP)

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