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Lboukili : «La voile n’est pas un sport d’élite»

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ALM : Vous avez été reconduit pour la troisième fois à la tête de la Fédération royale marocaine du yachting à voile. Quel est, aujourd’hui, le bilan ?
Hassan Lboukili : A mon arrivée à la fédération, j’étais confronté à plusieurs problèmes. À commencer par celui de l’équipement. Il fallait résoudre ce problème en mettant en place un équipement uniforme pour tous les clubs. Cela nous a pris deux ans de travail. Pour ce faire, nous avons dû traiter avec des constructeurs britanniques pour importer 44 bateaux laser. Normalement, ce genre de support coûte, les droits de douane compris, environ 64 000 DH, mais nous avons pu les acquérir à 32 000 DH, puisqu’on a été exonérés de ces droits. Des bateaux qu’on a mis à la disposition de tous les clubs, en contre-partie d’un prix raisonnable, et utilisé par la suite pour deux types de compétitions, laser radial et laser standard. Une fois le problème de l’équipement résolu, il fallait passer à la deuxième étape, qui consistait à renouveler la flotte de la série optimiste. On s’est basé sur deux supports, optimiste école et optimiste compétition. On a pris contact avec des constructeurs locaux pour une commande de 50 optimistes école. Pour ce qui est des optimistes compétitions, au nombre de 34, une partie a été fabriquée localement et le reste a été importé. Puis on les a répartis sur l’ensemble des clubs. La troisième étape, elle, consistait à développer l’aspect formation et encadrement des moniteurs et des animateurs. Un travail de fond qu’on a entamé, il y a deux ans. Car avant, l’esprit dominant était celui de la compétition. Il fallait développer un nouvel esprit, celui des loisirs à même d’élargir la base des pratiquants et par la même augmenter les ressources des clubs. C’était, en fait, une action à double objectif.
Entre-temps, on a mené des actions de sensibilisation pour changer la mentalité des dirigeants. Auparavant, on avait affaire à des interlocuteurs qui ne parlaient pas le même langage. Autrement dit, des dirigeants qui n’avaient rien à voir avec ce sport.
Vous avez bouclé la dernière année de votre deuxième mandat en beauté avec le lancement de la caravane de la voile, en partenariat avec la secrétariat à la jeunesse et en collaboration avec la marine royale. L’objectif de cette opération était la vulgarisation de ce sport. Qu’est-ce qui a été fait et qu’est-ce qui reste à faire ?
Même s’il s’agit d’une première expérience, on peut dire que c’est une réussite. Certes, on devait toucher 60 à 90 000 jeunes à travers tout le Royaume, mais on n’a pas atteint ce chiffre, on a touché seulement 23 000, pour des raisons techniques. Mais il faut dire aussi que les autorités locales y étaient pour beaucoup. Elles étaient complètement dépassées par l’événement. Dans certaines villes, on a perdu trois à quatre jours parce que certains élus n’étaient pas bien préparés, ou parce qu’ils n’avaient pas pris les choses au sérieux. Pourtant, trois mois avant le début de l’opération, on avait délégué des commissions rien que pour sensibiliser les autorités locales au déroulement de l’opération.
Comment faire pour vulgariser la voile, alors que, chez le commun des mortels, elle est considérée comme un sport d’élite?
C’est ce qu’on a essayé de faire à travers cette opération. Il s’agissait, d’abord, de donner une nouvelle image de cette discipline. Autrement dit, faire comprendre aux gens que la voile n’est pas un sport d’élite. Une étape parmi d’autres pour démocratiser ce sport.
Avez-vous impliqué les clubs dans cette action, surtout quand on sait que certains d’entre eux sont plus riches que la fédération ?
Une fédération ne devrait pas être riche. Car elle est là pour jouer son rôle d’instance dirigeante et responsable. C’est pour cela que nous avons impliqué certains clubs dans cette opération. D’autres, pour ne pas les citer, ont préféré saboter l’événement, en jouant isolément. Ce n’est pas en organisant des compétitions occasionnelles, notamment à l’occasion des fêtes nationales, qu’on va toucher la masse. Qui dit masse, dit sponsors. À cet effet, on a mis en place deux départements, marketing et communication pour trouver les moyens et ressources financières nécessaires et donner une image beaucoup plus populaire à ce sport. Mais, ce n’est pas suffisant. Il faut aussi des résultats.
Pour améliorer les performances des équipes nationales et en faire des équipes plus compétitives, ce qui nécessite au moins trois à quatre circuits par an, on a créé trois nouveaux postes, un directeur technique chargé des équipes nationales, un préparateur physique et un préparateur psychologique. En parallèle, et c’est une première, on a mis sur pied un plan d’action visant à introduire ce sport au niveau scolaire. Mais, on a échoué à ce niveau. Après quatre réunions avec les responsables de l’éducation, le projet a été abandonné. Mais on ne va pas baisser les bras. On va le relancer.
Quelle place occupe le Maroc au niveau international ?
Au niveau arabe, on est les meilleurs, mais je n’aime pas le dire pour une simple raison. Pour que l’on puisse redoubler d’effort et avancer. Avant, on prenait part à de grands événements. C’était une erreur de notre part. Une erreur que nous reconnaissons d’ailleurs. Cela ne permettait pas à nos jeunes de progresser. C’est pourquoi nous avons changé de stratégie pour participer à des compétitions moyennes à même de permettre à nos jeunes d’avoir plus de confiance et de maturité.

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