La théorie de Hamid Chabat, le maire istiqlalien, qui estime qu’il existe deux gouvernements au Maroc, l’un administratif et l’autre politique, a été immédiatement reprise par le député islamiste Lahcen Daoudi. Le président du groupe parlementaire du Parti de la justice et du développement (PJD) à la première Chambre a déclaré lors d’une séance plénière que «c’est le gouvernement qui applique la politique de l’administration et non pas l’inverse». Cette déclaration vient renforcer l’analyse selon laquelle, il existe une volonté quelque part – l’intérieur comme à l’extérieur des deux formations – à forcer le parti de l’Istiqlal et le PJD à se rapprocher. Et si, au PJD, toute initiative de ce genre est la bienvenue puisqu’elle permettra de repêcher, politiquement, le parti islamiste qui souffre d’un état d’essoufflement avancé, du côté de l’Istiqlal, l’idée ne semble pas plaire à tout le monde. Seuls ceux qui veulent renverser les équilibres en place s’enthousiasment pour l’idée de s’allier aux islamistes. Pour eux, c’est la tactique de la terre brûlée. Détruire pour pouvoir prendre le pouvoir.