La polémique créée par l’adoption, samedi dernier, de la liste des candidates féminines de l’USFP pour le prochain scrutin législatif ne cesse d’enfler. Selon des sources socialistes, des femmes membres du bureau politique de ce parti seraient en concertation actuellement pour prendre une "décision collective" qui pourrait être la démission des rangs de l’USFP. Il s’agit de Aïcha Belarbi, Fatima Belmoudden, Amina Ouchelh et Rachida Benmessaoud qui avaient hérité de positions qui les classaient loin derrière de nouvelles figures propulsées aux premières places : la jeune avocate Aïcha Guelaâ, membre du bureau national de la Chabiba, Faya Boussoula, jeune Sahraouie jusque-là inconnue dans les rangs de l’USFP, Saâdia Saâdi et la femme d’affaires Saloua Kerkri Belkziz. Selon les mêmes sources, l’annonce de la liste des 30 candidates de l’USFP a plongé les membres du conseil national dans "la stupeur" et une bonne vingtaine a choisi de quitter la salle qu’essayait de maîtriser, en vain, Mohamed Elyazghi.
«Il est inconcevable de constater que les membres du bureau politique et Mohamed Elyazghi en premier lieu n’aient pas apporté leurs votes à une femme comme Aïcha Belarbi», précise un jeune socialiste qui ajoute qu’il aurait été préférable de laisser au conseil national la décision finale par vote comme cela avait été le cas pour le parti de l’Istiqlal.
A l’origine de cette polémique réside un système de notation mis en place et exécuté par les membres du bureau politique. Une liste de 80 noms avait été soumise à cette instance de décision pour que chaque nom soit noté de 1 à 10 points. Les mêmes sources indiquent que Aïcha Guelaâ avait fait l’objet d’un traitement de faveur de la part de deux influents membres du bureau politique qui avaient réussi à convaincre Mohamed Elyazghi de leur choix. En fin de compte, Aïcha Guelaâ s’était retrouvée avec trois fois un 10 sur 10. Ce qui lui a permis d’être propulsée à la tête de la liste des candidates socialistes avec la suite que l’on connaît et, en guise de première réaction, la décision des femmes membres du bureau politique de retirer leurs noms de la liste nationale de l’USFP.
Selon des sources socialistes, le même traitement de faveur a bénéficié à Faya Boussoula, une jeune Sahraouie qu’aurait imposée Hassan Derham, le candidat de l’USFP à Laâyoune et qui assume, en même temps, les fonctions de secrétaire régional du parti. La liste officielle des candidates de l’USFP, remaniée après le retrait des membres du bureau politique, comporte toujours des noms connus dans les rangs des socialistes et dont Khadija Elyamlahi (8ème position), la députée Fettouma Kouddama (9ème), Maria Sinaceur et Fatima Lekhmass (12ème et 13ème position). Nouzha Chekrouni, elle, est candidate sur la liste locale de l’USFP dans la circonscription de Meknès-Ismaïlia alors que Latifa Jbabdi a hérité de la place de Mohamed Elyazghi pour diriger la liste des socialistes dans la circonscription de Rabat-Océan. De célèbres figures socialistes ont choisi de ne pas se présenter à ce scrutin. Il s’agit, entre autres, de Mohamed El Gahs, Fathallah Oualalou et Abdelkader Bayna.