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Casablanca : crise d’image

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ALM : Quel état des lieux faites-vous de l’urbanisme de la ville de Casablanca ?
Ouadie Soubat : Pour y arriver, il faudrait nuancer deux éléments. Le premier est un bilan physique de ce que la ville est devenue sur le plan architectural et urbanistique. Les Casablancais ont l’occasion de le faire quotidiennement. Le second bilan est d’ordre structurel et a trait aux différents intervenants qui s’occupent de la politique urbanistique de la capitale économique du Maroc. A ce niveau, le constat le plus évident est un éclatement de ces structures qui se reflète à l’occasion de chaque réunion. L’Agence urbaine, l’inspection de l’urbanisme, les communes locales, les établissements publics sous tutelles du ministère de l’Habitat et de l’Urbanisme ne sont pas sur la même longueur d’onde. Il n’y a pas d’homogénéité quant à leur action. Le résultat n’est autre que ce manque de professionnalisme que les professionnels constatent régulièrement et qui se déteint négativement sur l’aspect urbanistique de la ville de Casablanca. Autre problème : ces structures vivent au rythme des changements des responsables qui les dirigent sans partage de cette responsabilité ni de respect d’une vision à moyen et long terme. En parallèle, le personnel qualifié de ces structures et qui justifie d’une expérience et d’une compétence indéniables, ne trouve aucun répondant à ses sacrifices, sinon une invitation au départ et un discours qui met tous les cadres du secteur public dans le même panier de la corruption et de la prostitution professionnelle, chose qui existe dans le secteur privé plus que dans le secteur public.

Trouvez-vous normal que la plus grande ville du Royaume n’ait pas de plan d’aménagement ni de schéma directeur ?
C’est effectivement un grand problème auquel les différents intervenants du secteur font face et qui n’est pas sans perturber le développement de certaines activités économiques, notamment le bâtiment et l’habitat. Et c’est une conséquence directe de la politique urbanistique appliquée dans les dizaines d’années passées. Dernièrement, cette politique a évolué, mettant en cause justement les différents instruments d’urbnisation qui ont constitué jusque-là l’ossature du travail urbanistique effectué, notamment les schémas directeurs et les plans d’aménagement. A cet effet, il est lieu de signaler que le Maroc ne faisait que suivre les changements instaurés à l’international.
L’évolution de cette politique oblige de changer la manière de gérer la ville et n’accepte pas de s’appuyer sur des documents mis en place il y a une dizaine ou une vingtaine d’années. Les besoins d’une ville, comme ceux de sa population, changent en fonction des développements socio-économiques, culturels et technologiques. Il serait donc inapproprié de se baser sur des documents désuets qui en plus sont très rigides.

Comment faire pour pallier le vide qui s’est installé actuellement en la matière?
Le Maroc n’a fait que suivre d’autres pays qui ont choisi cette nouvelle politique urbanistique. Mais le problème dans notre pays se pose au niveau de la maîtrise d’ouvrage urbain. Actuellement, nous nous trouvons en pleine formation.

Comment envisagez-vous l’avenir urbanistique de la ville de Casablanca?
Casablanca est une ville-symbole. Mais elle manque d’image de marque clairement définie.
Zurich, par exemple, est une ville de finances. Paris est une ville des arts. Et bien, il faudrait que Casablanca puisse se doter, elle aussi, de sa propre image de marque.
Et ceci n’est pas du seul ressort des architectes et urbanistes. C’est un travail collectif auquel doivent se joindre les économistes, les financiers, les sociologues…

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