Culture

Santé : «Il ne suffit pas de dépister le cancer…»

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ALM : Quel regard posez-vous sur la cancérologie comme discipline à part au Maroc ?
Greft Alami Abdelmoumen : La cancérologie moderne est née dans les années 80 dans le secteur public avec la création du premier centre intégré de cancérologie l’INO (Institut national d’oncologie) en 1985 à Rabat. Le nombre des patients pris en charge a augmenté de 200 à 10.000 dans le secteur libéral et hospitalier.
La formation post universitaire et les moyens de communications modernes avec la collaboration des décideurs a permis de mettre à la disposition de patients marocains de façon synergique par rapport à l’Occident, les techniques de pointe et les médicaments les plus performants en espérant toutefois que l’AMO (Assurance maladie obligatoire) ne vienne pas priver les avancées de deux décennies par des décisions motivées par les économies sur le santé et non pas de santé.

Qu’est-ce que le cancer ?
C’est une pathologie qui touche la génétique nucléaire de la cellule. L’équilibre cellulaire est régi par des lois (division, non chevauchement cellulaire, destruction des cellules anormales). Parfois ces cellules anormales cancéreuses sont protégées par l’organisme car échappant au mécanisme de leur destruction anarchique et néo vascularisation.
Les traitements agissent soit au niveau de la division cellulaire soit au niveau de cette néo-vascularisation pour provoquer l’asphyxie de la cellule et donc la régression tumorale.

Est-ce que le coût n’est pas un frein à la pratique de la cancérologie ?
Effectivement, quelle que soit la spécialité médicale, le coût est intimement lié à l’investissement et au résultat.
En ce qui concerne la cancérologie, de point de vue technique, nous sommes formés à des performances occidentales et le coût peut devenir un frein à l’investissement d’autant que les médecins ne bénéficient d’aucun code incitatif à l’investissement à l’instar du tourisme et de l’enseignement privé.

Où en est le dépistage précoce au Maroc ?
Il ne suffit pas de faire un dépistage précoce, mais il faut aussi traiter. Nous essayons de sensibiliser les responsables, toutefois le message passe mal.
Par exemple, l’AMO ne couvre pas une mammographie, ni les assurances d’ailleurs. Alors qu’un cancer diagnostiqué précocement a une incidence certaine sur l’économie de santé. Les dépistages les plus reconnus sont ceux du col utérin et du sein, chez la femme, des poumons et de certains cancers digestifs.
Les ONG ont un rôle à jouer dans ce domaine. La création de l’Association Lalla Salma œuvre dans ce sens pour un meilleur dépistage et diagnostic précoce de la maladie.

Quelles sont les nouvelles thérapeutiques ?
Elles sont basées sur l’immunologie c’est-à-dire la fabrication d’anticorps dirigés contre les antigènes exprimés par les tumeurs. C’est un traitement médical non agressif. Cependant, je pense que l’avenir du traitement du cancer sera immunologique car c’est une maladie génétique.

Propos recueillis par
H.Abdelfettah Tadlaoui
chirurgien

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