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Ahmed Tanjaoui : «Préserver l’authenticité des arts populaires»

© D.R

ALM : Le festival des arts populaires, un plateau à partir  duquel on met en scène la richesse, la diversité et la beauté   de cet  art millénaire.  C’est un voyage à travers les différents genres musicaux populaires, traduisant les multiples traditions et coutumes des différentes régions du Royaume. Quarante trois ans après sa création, quels sont les principaux acquis et les véritables innovations?
Ahmed Tanjaoui :
Depuis 2007, ce Festival populaire a été ouvert gratuitement à toute la population de Marrakech à travers les scènes de quartiers, la grande scène de Bab Ighli, la scène du patrimoine au palais Badii et le théâtre Royal. Le festival est allé vers la population et s’est réconcilié avec elle. 
Pour cette année, on a retenu le thème «Symphonies du patrimoine d’hier et d’aujourd’hui». Toute  symphonie a trois mouvements : 1er mouvement : patrimoine ancestral, 2ème  mouvement : l’art chaâbi ; 3ème mouvement : musique art pop  nouvelle génération.
Nous avons rajouté à la symphonie un 4ème mouvement qui est la fusion entre les arts populaires et l’art chaâbi avec la musique art pop nouvelle génération.

Depuis une dizaine d’années, on parle de cette volonté de préserver aux arts populaires leur authenticité. Comment vous, en tant que directeur artistique, avez-vous procédé pour maintenir et respecter ce côté authentique?
Nous avons entrepris une nouvelle démarche pour la sélection des troupes qui se sont produites à Marrakech. Il s’agit de l’organisation d’une tournée d’un mois et demi à travers les différentes régions du Royaume et la prospection des différentes troupes devant un comité régional de sélection (composé du directeur artistique de la Fondation, le metteur en scène, le délégué de la culture, le représentant de l’autorité locale et le  représentant du syndicat des artistes dans chaque région).
Cette sélection s’est faîte en tenant compte d’un scénario réalisé à l’avance ayant pris en considération la musicalité, les costumes, l’originalité et la présence scénique des troupes.

Comment éviter aux arts populaires de tomber dans le folklore ?
Le mot folklore est réducteur. Ce sont des artistes qui défendent leurs arts traditionnels du terroir. Quant au festival national des arts populaires, il est loin d’être folklorique. Il n’a pas pris une seule ride depuis sa création en 1960 par Feu Sa Majesté Mohammed V et continue à être le réceptacle de ces arts.


Quel est votre apport artistique quant à la mise en scène, la scénographie, le costume…

Jusqu’à 2006, les troupes traditionnelles se produisaient à la queue leu leu  de manière anonyme sans explication sur leur art, ses origines, etc. Depuis que la Fondation a pris les rênes de ce festival en 2007, nous avons opté pour une mise en scène scénarisée du show du patrimoine au palais Badiï, et ce pour une meilleure compréhension des arts traditionnels, leurs origines et leur évolution.

Comment s’explique la programmation des jeunes artistes représentant différents genres musicaux et surtout ces concerts de fusion. Est-ce uniquement pour faire mode?
Un festival dit populaire doit toucher et intéresser toute la population, tout  âge confondu. Les jeunes artistes sont les créateurs-interprètes de la musique populaire d’aujourd’hui.
Il ne s’agit pas d’un  phénomène de mode souvent éphémère, car la musique populaire a un caractère éternel.
C’est donc un choix que d’éclater le festival sur plusieurs scènes de quartiers en plus de la grande scène de Bab Ighli et celle du Palais Badii.
Le deuxième choix, c’est l’organisation en marge du festival de concours entre groupes musicaux des quartiers de la ville de Marrakech pour mettre en valeur les arts populaires locaux. Cette année ce sont les groupes gnaouis, les groupes de Ghiatas et Tebbala et des groupes de jeunes musiciens de lycées qui s’inspirent de la musique populaire, qui étaient au rendez-vous sans oublier le concours de Henna permettant aux femmes "hannayates" de Jamaa El Fna de devenir des artistes peintres, une initiative originale lancée en 2007 qui avait pour objectif de mettre en valeur leur art et faire évoluer leur statut.


Que s’est-il rééllemnt passé pour la soirée de Najat Aatabou ?

Je démens catégoriquement ce qui a été avancé par certains organes de la presse comme quoi Najat Aatabou a été accueillie par une pluie de pierres et avait arrêté d’elle-même son spectacle.
C’est moi, qui ait demandé à la grande artiste du chaâbi Najat Aatabou, suite au jet de cailloux sur la scène par un petit groupe de voyous, venus s’incruster dans le public pour gâcher la soirée et dans un souci de préserver la sécurité des artistes sur scène et du personnel technique, d’arrêter son spectacle après avoir enchanté et enflammé durant 40 minutes, un public ravi estimé à plus de 50 000 spectateurs qui sont venus écouter, apprécier et vivre un moment de  joie et de bonheur avec leur star.

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