Société

Un thé au Sahara

© D.R

Celui qui voyage au Sahara ne doit pas rater le fameux verre de thé. Dans toutes les maisons et à toutes les occasions, on boit le thé. Mais le boire en plein désert, c’est beaucoup plus intéressant. Dans les provinces du Sud, chaque personne possède, dans le coffre de sa voiture, sa « Sakmara ». C’est un sac qui contient tout ce qu’il faut pour préparer un bon verre de thé. En plein milieu d’un long voyage, rien de mieux qu’une petite pause-thé qui ressemble en réalité à un véritable pique-nique.
On s’arrête à Fadret Lakhcheb à une trentaine de kilomètres de Boucraâ (sud-est de Laâyoune). Il est 11 heures. Pour trouver l’endroit idéal pour camper, il faut être un connaisseur. Il faut éviter de s’asseoir à côté d’un terrier. On s’installe souvent près d’une « Talha », pour être à l’abri du vent. La « Talha » est un petit arbuste à épines blanches avec de minuscules feuilles vertes. Pour allumer le feu, on utilise quelques brindilles sèches, du carton de plateau d’oeufs et une bougie qui fait office de briquet. L’opération est menée avec beaucoup de savoir-faire par Mohamed Mahmoudi. Une fois le feu allumé, on l’attise avec du charbon de bois, soigneusement empaqueté dans la « Sakmara ». Cette dernière contient également une théière, un pain de sucre, des verres en petit format, une bouteille d’eau minérale et bien évidemment du thé. Les Sahraouis n’utilisent pas de menthe dans leur thé. Après avoir chauffé un peu d’eau pendant une dizaine de minutes, le Kayam (celui qui prépare le thé) retire la théière et y met deux poignées de thé, puis retour au feu.
Une minute plus tard, la théière est vidée de son eau et le thé stérilisé. Dernière étape, la théière est remplie d’eau et remise une dernière fois sur le feu pendant cinq ou dix minutes. En attendant, on profite du silence et de l’air pur. On parle des différents types de végétations qui poussent dans le désert et surtout de leur usage médicinal. Après cinq minutes, le thé est prêt, on le sucre. Le Kayam le verse et reverse une vingtaine de fois, au moins. Le but est d’avoir une mousse onctueuse. « Tiens, tiyi! », nous dit le Kayam. Les feuilles de « Talha » sont bonnes pour l’estomac et les intestins. Mohamed El Yadali, le Kayam jette quelques feuilles de cet arbuste dans la théière. L’effet est magique. Un verre de thé ne doit jamais rester rempli. C’est une indélicatesse voire même un manque de respect pour le Kayam. Le verre est généralement bu en une seule gorgée, peut-être deux, mais il n’est jamais siroté comme dans les autres régions du Maroc.

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