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Stratégie nationale de lutte contre la corruption: L’opérationnalisation préoccupe la CGEM et la société civile

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Bien que la stratégie nationale de lutte contre la corruption ait de bons échos auprès de la société civile et du secteur privé, ceux-ci ne manquent pas  d’exprimer quelques craintes autour de son opérationnalisation.

Un feeling partagé mardi à Rabat lors de la contractualisation de cette stratégie entre l’Etat, le privé et ladite société.

Les réserves de la CGEM et de Transparency Maroc

Aux yeux de Bachir Rachdi, président de la commission éthique et bonne gouvernance relevant de la CGEM, «l’opérationnalisation de la stratégie accuse du retard puisqu’elle a été adoptée en décembre 2015. C’est pourquoi il faut être vigilant, dans les jours à venir, pour se rattraper en lançant des programmes qui y ont trait». En outre, la CGEM formule des réserves autour de la loi relative à l’INPPLC qui, selon M. Rachdi, «jouera un rôle essentiel pour le succès de cette stratégie».

Aussi, la confédération a des craintes à propos de la loi relative à l’accès à l’information de par le recours à des expressions vagues donnant lieu à plusieurs interprétations aux yeux de l’interlocuteur. A son tour, le secrétaire général de Transparency Maroc abonde dans le même sens du retard, de la loi relative à l’INPPLC et celle de l’accès à l’information. De surcroît, Fouad Abdelmoumni ne rate pas l’occasion pour attirer l’attention sur le contenu de la stratégie. «Hélas, il y a un manque d’engagement concernant la protection des témoins», martèle-t-il en appelant à affranchir la société civile des pressions.

Recommandations  

Le président de la commission éthique et bonne gouvernance relevant de la CGEM ne manque pas, par l’occasion, de formuler des recommandations et de lancer des défis. «Le fait d’assurer une solidité à la stratégie est un signe fort pour les citoyens et les hommes d’affaires», enchaîne le président de la commission éthique et bonne gouvernance en mettant l’accent sur la responsabilité  du secteur privé en ancrage de la transparence. «La sensibilisation des entrepreneurs aux risques de la corruption et son impact sur la transparence sont des éléments importants pour créer la confiance dans le rang du secteur privé», détaille-t-il en rappelant le lancement récent, par la CGEM, de «la charte du bon payeur pour éviter les dérapages dans les entreprises et le chantage».

Benkirane, Moubdii et les autres

Pour le chef de  gouvernement, c’est «la bonne conduite» qui permet d’éradiquer la corruption. Abdelilah Benkirane, dont les discours ne manquent pas, comme à l’accoutumée, de sens de l’humour, saisit son passage pour rappeler des expériences personnelles en précisant que d’aucuns ont l’intime conviction que la corruption est une solution ultime pour servir leurs intérêts. «Cette période est révolue !», martèle-t-il en s’exprimant sur le besoin non seulement de stratégie mais de changement de comportement. Ceci étant, cette stratégie, approuvée sous la présidence de M. Benkirane et qui s’étalera jusqu’à 2025, accorde, selon Mohamed Moubdii, «une priorité à la santé, la sécurité, justice et direction du territoire». Elle s’est vue allouer un budget de 1,8 milliard DH selon le ministre délégué auprès du chef de gouvernement chargé de la fonction publique et de la modernisation de l’administration. «Cette stratégie donnera également lieu à la création d’un comité national pour la lutte contre la corruption. Le décret prévoyant son institutionnalisation sera bientôt soumis au circuit de validation», précise M. Moubdii en exprimant la volonté de  créer une alliance nationale contre la corruption. Ceci étant, la cérémonie de contractualisation était marquée par la signature de conventions avec les départements concernés représentés par leurs responsables.

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