Société

Débats : La société civile, acteur de la démocratie

L’ouverture du champ publique donne l’impression d’un affaiblissement de nos institutions. Dans tous les pays, la démocratie ne se limite pas à une seule décision ou à des élections organisées, elle nécessite un processus plus profond d’éducation politique qui doit ancrer les valeurs et la culture démocratique dans toutes les composantes de la société. On ne peut élaborer des institutions démocratiques sans une refonte basée sur une ingénierie sociétale issue d’un diagnostic réel des résultats des urnes, et sans avancer le développement économique et social.
L’octroi à tous d’une égalité politique formelle ne crée pas une aptitude égale à participer à la politique ni même une capacité égale à influer sur les résultats. Ceci nécessite la volonté et les capacités d’encourager le développement de la société civile pour mieux représenter les citoyens. Malgré le recul du nombre des adhérents aux partis politiques et aux autres vecteurs traditionnels de l’action collective, on observe une mutation vers les organisations non gouvernementales. Ce qui offre d’immenses perspectives pour élargir la participation à la gouvernance et favoriser des répercussions plus équitables sur les citoyens. En fait, la société civile est en train d’oeuvrer au renforcement des institutions démocratiques. Cependant, la société civile doit répondre de ses actes devant l’opinion publique en se conformant à des chartes éthiques. Ces chartes doivent mettre l’accent sur l’importance de la transparence et de la responsabilité, ainsi que la sur nécessité de porter véritablement des actions sectorielles, locales ou régionales de développement, et d’ouverture.
Comment l’État peut-il favoriser ce climat ?
Il faut oser le partenariat basé sur des relations saines entre secteur privé-Etat-société civile, et accepter de donner un peu de son pouvoir, sans pour autant déroger à ses prérogatives. Le Maroc a besoin d’une stratégie plus forte et plus équilibrée pour harmoniser la croissance économique. Il faut un engagement éthique, social, économique, environnemental et donc politique. Mettre en place un partenariat est une extension de l’exécutif, et ce n’est pas sans risque, il s’agit d’acteurs indépendants, qui apportent des compétences, et donc se pose la question : où est le pouvoir ? Il faut clarifier les fondements du partenariat pour savoir s’il est acceptable et efficace, avec une responsabilité commune et un partage des risques. Il est urgent de mettre en place un mouvement porteur et créer un certain nombre de mécanismes pour réduire la pauvreté, l’analphabétisme, dans le cadre d’un partenariat constructif qui refuse l’exclusion dans le cadre d’une politique participative. Une démocratie qui donne le pouvoir aux citoyens doit se construire et ne peut être improvisée.

• Madame Aziza El Aoud : présidente du Réseau ADDER.ma

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