La plupart des interventions lors des réunions plénières, ainsi que les contacts bilatéraux en marge du sommet, ont été axées sur les moyens de renforcer les échanges bi-régionaux, la nécessité de redéfinir une nouvelle géographie de coopération économique mondiale et d’un repositionnement des pays arabes et sud-américains dans le contexte des relations Sud-Sud face aux défis de la mondialisation. L’accent a été également mis sur l’opportunité de faire progresser les réformes proposées au sein des organismes internationaux et multilatéraux, notamment l’Organisation des Nations unies et l’Organisation mondiale du Commerce (OMC) pour accompagner les changements proposés. Les intervenants ont essentiellement focalisé leur intérêt sur la coopération bi-régionale, les projets de partenariat dans les domaines économique, commercial et des investissements, mais aussi sur le dialogue politique, l’échange culturel et la mise à profit des atouts offerts par la mondialisation pour le développement économique et social, la lutte contre la corruption, la pauvreté et la marginalisation. Dans ce contexte, une grande attention a été accordée au "dialogue entre les civilisations", au rejet de la théorie de "choc des civilisations", à la nécessité de mettre au devant de la scène la question de la paix et de la stabilité dans le monde, le problème du terrorisme international et à l’obligation impérieuse de respecter la légalité internationale. Précisément, l’un des aspects fortement applaudis par les délégations participantes au sommet de Brasilia est la présence dans le continent sud-américain d’une importante communauté d’origine arabe, dont plus de 12 millions au Brésil et 3 millions en Argentine, soulignant que cette communauté a donné le meilleur exemple d’intégration et de cohabitation entre des civilisations, cultures et religions différentes et s’avère indispensable aujourd’hui pour souder les relations entre le monde arabe et l’Amérique du Sud. "Il existe déjà de profondes racines" pour les relations entre les deux régions, a fait remarquer le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, dans son discours devant la séance d’ouverture du sommet bi-régional, mardi matin. Les participants ont par ailleurs mis en exergue le savoir-faire des arabes sud-américains, en majorité d’origine syro-libano-palestinienne (le Chili accueille la plus grande communauté palestinienne en dehors du monde arabe, forte de plus de 350.000 membres), dans différents domaines, notamment les activités créatives et productives, qu’il s’agisse du commerce, de l’industrie, de l’investissement ou du développement scientifique et technologique et de la création artistique et littéraire. D’autre part, les participants ont reconnu, à l’unanimité, le rôle du Maroc de part sa position géographique à la confluence entre le Monde arabe et l’Amérique du Sud, dans ce processus d’approfondissement de la coopération bi-régionale. Le choix porté sur le Maroc pour abriter le prochain sommet arabo-sud-américain en 2008, a déclaré le chef de la délégation marocaine au sommet de Brasilia, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, M. Mohamed Benaïssa, conforte le Royaume et témoigne des sentiments de considération et de grande estime des dirigeants arabes et latino-américains envers SM le Roi Mohammed VI pour les nombreuses initiatives visant le rapprochement entre les deux rives de l’Atlantique, lesquelles initiatives ont été couronnées, en 2004, par la tournée effectuée par le Souverain dans cinq pays d’Amérique latine. Ce choix du Maroc, a estimé le chef de la diplomatie brésilienne, Celso Amorim, garantit la continuité du processus initié par la rencontre bi-régionale de Brasilia.
• Hassan Achahbar
Envoyé spécial de la MAP
