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Faible représentation arabe à Brasilia

Plusieurs ténors arabes seront absents de cette conférence préparée depuis deux ans par le ministre des Affaires étrangères brésilien, Celso Amorim, au cours des tournées au Proche-Orient et au Maghreb. Le président égyptien, Hosni Moubarak, chef de l’Etat arabe le plus peuplé (72 millions d’habitants), charnière entre l’Afrique et l’Asie, a délégué son ministre des Affaires étrangères, Ahmed Aboul Gheit. Le prince héritier Abdallah Ben Abdel Aziz, qui règne de facto sur l’Arabie saoudite, ne fera pas non plus le déplacement, comme le Roi Mohammed VI.
Parmi les autres absents de marque figurent le président tunisien, Zine El Abidine Ben Ali, le roi Abdallah II de Jordanie, ainsi que le colonel Mouammar Kadhafi, dirigeant de la Libye. En revanche, le président algérien, Abdelaziz Bouteflika, représentera à la fois l’Algérie et la Ligue arabe, dont il est le président en exercice. L’Irak sera représenté par son nouveau chef d’Etat, Jalal Talabani, et les Palestiniens par le successeur de Yasser Arafat, Mahmoud Abbas. Le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, cheville ouvrière de ce sommet auquel il attache une grande importance pour l’ouverture de l’Amérique latine vers les pays arabes, a regretté le faible niveau de la représentation arabe.
"J’aurais souhaité une participation arabe plus importante au sommet", a-t-il déclaré à la presse à son arrivée à Brasilia, en annonçant que les Sommets Amérique latine-Ligue arabe se tiendront désormais d’une manière périodique, peut-être tous les deux ans. Selon des diplomates arabes à Brasilia, de fortes pressions américaines se seraient exercées sur plusieurs pays arabes afin que leurs chefs d’Etat ne se rendent pas au Sommet. Les Etats-Unis ont demandé au Brésil s’ils pouvaient y assister en tant qu’observateur mais leur demande a été rejetée, selon ces diplomates. "Ce Sommet est une fenêtre ouverte pour la rencontre des peuples (…) afin que les Arabes brisent l’isolement qui leur est imposé (par les Etats-Unis et Israël)", écrit dimanche l’analyste du quotidien gouvernemental égyptien «Al-Akhbar», Mamdouh Assobki, faisant état de la "domination américaine sur l’Amérique latine que les Etats-Unis considèrent comme leur arrière-cour".
Selon le projet de déclaration finale du Sommet, dont l’AFP a obtenu une copie, les participants doivent adopter une position critique envers Israël, en demandant notamment le démantèlement des colonies israéliennes dans les territoires palestiniens, et apporter leur soutien aux Palestiniens. Ils doivent en outre exprimer leur opposition aux sanctions unilatérales imposées par Washington à la Syrie et affirmer "le droit des Etats et des peuples à résister à l’occupation étrangère", en insistant sur le "respect de l’unité territoriale de l’indépendance et de la souveraineté de l’Irak". Par ailleurs, le volontarisme du président Lula en faveur du développement des relations Sud-Sud a suscité des réserves de ses voisins, dont l’Argentine, qui craignent que ce rapprochement ne se fasse au détriment de marchés plus intéressants. Les échanges commerciaux entre le Brésil et les pays arabes ont totalisé 8,1 milliards de dollars en 2004 (+49,7% sur 2003), avec un équilibre des exportations et importations, selon des chiffres brésiliens.

Hassen Zenati (AFP)

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