Le Maroc a de fortes chances pour bénéficier du Compte du millénaire. Le très convoité programme d’aide américain a classé le Royaume parmi les 17 pays éligibles pour le Millenium Challenge Account (MCA). Le département d’Etat des Etats-Unis qualifie ce programme de «nouveau contrat en faveur du développement dans le monde». Lors d’une conférence de presse tenue vendredi dernier à Casablanca, John Danilovich, le P-DG du comité du Millenium Challenge Corporation (MCC), a dévoilé les grandes lignes de ce programme. Ce diplomate américain a effectué une visite officielle, la semaine dernière, au Royaume. En effet, il y a cinq critères de sélection pour pouvoir bénéficier du MCA. « Le gouvernement Bush se réclamera de cinq principes fondamentaux pour sélectionner les pays qui pourront prétendre à une aide au développement au titre du Compte du millénaire », relève-t-on dans le document de présentation de ce programme. Il s’agit précisément de la tenue d’élections libres et honnêtes, l’indépendance de la justice et l’Etat de droit, la liberté d’expression et de la presse, l’absence de corruption et l’affectation de crédits budgétaires aux services sociaux de base. Par ailleurs, John Danilovich a entamé, au cours de la semaine dernière, des rencontres avec de hauts responsables marocains. Après sa réunion avec le Premier ministre Driss Jettou, le mardi 24 janvier, il s’est entretenu avec des responsables du ministère de l’Intérieur. C’est ainsi que le Premier ministre, suite à sa réunion avec John Danilovich, s’est félicité « de l’harmonie qui marque les échanges entre les experts marocains et américains, ainsi que de l’état d’avancement des travaux, qui permettra de disposer dans les meilleurs délais d’une proposition définitive répondant aux critères de la MCC ». Des visites sur le terrain ont été programmées durant le séjour au Maroc de John Danilovich. Les propositions de projets soumis par le Maroc nécessitent une enveloppe budgétaire de 10 milliards Dh. En fait, les projets qui ont été d’ores et déjà désignés concernent trois volets primordiaux : l’amélioration de la production agricole, la sauvegarde des oasis ainsi que le développement intégré du Rif occidental. Dans le contrat du MCA, le pays bénéficiaire est tenu de respecter cinq engagements. C’est ainsi que ce programme l’oblige de garantir la participation du secteur privé et de la société civile, d’assurer la coordination entre le MCA et les autres bailleurs de fonds et de rendre publics les termes du contrat. Les deux derniers engagements sont relatifs à la mise en place d’un processus transparent pour cerner les activités prometteuses et à l’évaluation des activités nécessaires à la réalisation des objectifs du MCA. Pour sa part, le gouvernement des Etats-Unis s’engage à fournir une assistance technique, à remettre les fonds aux responsables du MCA et à évaluer les progrès obtenus. L’autre détail saillant du MCA concerne la durée et la pérennité des contrats. «Les contrats de financement des activités relevant du MCA auront une durée limitée et ils prévoiront un examen de mi-parcours. Toutes les activités entreprises dans ce cadre devront se poursuivre après l’expiration du contrat», note-t-on dans le document de présentation de ce programme.