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Mohammédia : l’Université n’accepte que les chômeurs

«Désormais il faut être un chômeur pour pouvoir poursuivre ses études universitaires !», lance, désespéré, B.N, un jeune homme âgé de 27 ans. «À la Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales relevant de l’Université Hassan II de Mohammédia, il faut se munir d’une attestation de chômage pour s’inscrire», ajoute-t-il. En effet, ce jeune casablancais, cadre dans une entreprise privée, n’en revient pas depuis que la direction de cet établissement lui a annoncé que son inscription a été rejetée. «C’est le coup de grâce ! Vous savez, l’annonce a été faite à quelques semaines des examens du premier semestre. C’est dommage pour toutes ces personnes qui voulaient poursuivre leurs études universitaires», précise-t-il.  Décrochant pour la première fois son baccalauréat en 2005, B.N a été ravi de pouvoir enfin réaliser son rêve. Franchir les portes de l’Université. «Auparavant, je n’avais pas cette chance. Maintenant que les circonstances ont changé, j’ai décidé d’avoir mon bac et d’étudier. Depuis le début de cette année universitaire, mon emploi du temps aidant, j’assiste régulièrement à mes cours de droit français», raconte-t-il. Et d’argumenter : «j’ai un bac de l’Académie Bernoussi et de ce fait je ne peux m’inscrire directement à la Faculté Hassan II sise route d’El Jadida qui, elle, n’exige pas pareille attestation. J’ai donc raté cette année. C’est le cas d’ailleurs d’une dizaine de candidats. Un vrai gâchis». 
Contactée par ALM, l’on nie pas qu’à la Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales être sans emploi est une condition sine qua non pour étudier. «Vous êtes en retard pour les inscriptions. Mais cela n’empêche pas de vous renseigner sur les critères de sélection pour les baccalauréats libres», nous répond une voix féminine au téléphone. Et de détailler : «Si sur votre carte d’identité, vous avez toujours la mention élève ou étudiant ce n’est pas un problème. Si par contre, votre profession est mentionnée, il vous faut absolument une attestation de chômage». «Cette décision va à l’encontre de la promotion du savoir prônée par ces établissements. On me pousse à falsifier des papiers et prouver que je suis un chômeur. Mais, cela est indigne d’un citoyen voulant devenir universitaire», avoue en désespoir de cause ce jeune homme. 
Par ailleurs, l’enseignement supérieur au Maroc vit actuellement au rythme de la réforme. «La loi indique que les universités sont ouvertes à tous les bacheliers. C’est un acquis garanti par l’Etat. La réforme met l’accent toutefois sur l’assiduité. Je ne pense pas qu’une personne qui travaille puisse assister à ses cours comme il faut», affirme un universitaire qui a suivi l’élaboration de cette réforme. En prenant une telle décision, ce sont des gens qui, sûrs de pouvoir concilier études et travail, se voient priver de leur droit d’accéder aux amphithéâtres.

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