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Nouveau modèle de développement : Voici les premières conclusions de la CSMD

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Plus de 6.000 contributions citoyennes

Economie, éducation, capital humain, santé, digitalisation, territorialisation, gouvernance… autant d’axes ont été passés au crible par les membres de la Commission spéciale pour le modèle de développement (CSMD) lors d’une réunion à distance tenue le 14 juillet 2020. L’occasion de dresser un premier bilan et dévoiler le diagnostic de la CSMD sur les acquis et les défaillances observés dans certains secteurs clés. Au cours de cette séance, son président, Chakib Benmoussa, a ouvert le débat en rappelant le contexte lié à la Covid-19 et les bouleversements profonds qu’elle a imposés aux niveaux économique, social, et humain au Maroc et dans le monde. Cette crise aura également montré les enjeux primordiaux de développement, le rôle de l’État, ainsi que la place du numérique comme outil indispensable pour garantir la continuité des échanges. Cette pandémie a également permis de renouer les liens entre la population et l’État. Au cours de ce point-presse, le président de la CSMD a expliqué que le prolongement de 6 mois accordé par SM le Roi Mohammed V à la Commission pour établir son rapport final permettrait d’élargir davantage le champ des consultations et des séances d’écoute. Ce délai pousse également la commission à approfondir la réflexion sur les principales composantes du modèle de développement et intégrer les nouvelles considérations imposées par le contexte actuel aussi bien au niveau mondial que national.

Bilan et attentes : La confiance revient de plus en plus

«Tous les citoyens ayant participé aux séances organisées par la CSMD sont conscients du potentiel et des capacités du Maroc. Ils sont également conscients que le pays a besoin d’audace et de volonté pour mener des initiatives à tous les niveaux afin que les moyens dont ils disposent puissent créer de nouvelles opportunités de développement», a souligné le président de la Commission. Dans sa présentation, Chakib Benmoussa a précisé que la CSMD a tenu 180 séances d’écoute et ateliers. En termes de nombre de contributions, on compte au total 6.200 participations citoyennes témoignant de l’importance accordée par les citoyens aux travaux de la Commission, relève-t-il ajoutant que 1.200 personnes ont été entendues par ses membres. Parallèlement, 6 mécanismes d’échanges élargis ont été mis en place permettant de recevoir des contributions écrites via la plate-forme numérique, les rencontres citoyennes, les participations des élèves, les projets d’étudiants et les séminaires. Au niveau du contenu, le thème qui revient le plus souvent dans les échanges est celui de la nécessité de rétablir la confiance. La Commission a également observé que le sujet de la dualité et/ou la polarisation dans la société marocaine est présent dans ces débats. Dans cette perspective, les citoyens ont exprimé des attentes au niveau de 3 axes, à savoir : la justice sociale et territoriale, les libertés publiques et la participation politique, et le développement économique. Cela va du sentiment d’inégalité à la nécessité de disposer d’un service public de qualité à la mise en place d’une économie au service de la société.

Économie et capital humain : État des lieux et pistes

La deuxième partie de cette conférence a connu la participation de certains membres de la CSMD qui ont mis en exergue les pistes de réflexion, tirées des différentes séances tenues. Ainsi, Mohamed Fikrat a par exemple détaillé le volet de l’économie, l’emploi et la création de la valeur ajoutée. A ce niveau, il a rappelé que la croissance économique ne permet pas d’absorber le besoin en emplois des 500.000 jeunes qui arrivent annuellement sur le marché. De même, le climat des affaires est mis au défi par le phénomène de la corruption. Ces éléments font que la compétitivité de notre économie se trouve affectée. «Nous devons travailler ensemble pour avoir une économie diversifiée, forte, durable et orientée essentiellement vers la création d’emplois», précise-t-il. Pour y parvenir, il est nécessaire de mettre en place les mécanismes qui vont agir pour transformer l’économie nationale, renforcer le rôle organisationnel de l’État, encourager la compétitivité et l’attractivité du Maroc via une réglementation plus efficace, et simplifier les procédures administratives pour les investisseurs.

Pour sa part Ghita Lahlou El Yacoubi a donné quelques éléments sur le capital humain dans notre pays : «Il faut qu’on soit conscients des problèmes très lourds et structurels qui nous minent dans notre capacité à développer notre capital humain». Et de poursuivre : «Le premier sujet qui remonte systématiquement durant les auditions qu’on a pu faire est celui de l’éducation». La défaillance en capital humain s’illustre à travers une série d’éléments : le nombre d’années moyen de scolarisations au Maroc qui se situe à 6 ans d’études ; à peine 25% des élèves âgés de 10 ans maîtrisent les compétences de base (langues, calcul, et mathématiques) ; sur 100 élèves qui s’inscrivent en 1ère année, seulement 40 atteignent le lycée ; les inégalités entre le public et le privé, l’urbain et le rural.

«Nous avons une bonne capacité à déployer les stratégies mais ce qui nous manque c’est la capacité à mettre en œuvre ces stratégies et à les suivre», indique-t-elle. Au niveau universitaire, ce système souffre d’une très forte dualité entre les voies d’accès ouverts et les voies régulées. L’université aujourd’hui compte un taux d’échec élevé puisque 40% des étudiants qui rentrent à l’université sortent sans diplôme et par conséquent la recherche scientifique se retrouve impactée.

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