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Trois courants divisent le PJD

Le Parti de la justice et du développement (PJD) est entré dans une phase décisive de son itinéraire politique. D’abord, pour la première fois, il fait le plein des candidatures puisqu’il se présente dans pratiquement toutes les circonscriptions électorales. En 2002, il avait opté pour ce qu’il a affirmé être une autolimitation stratégique.
Ensuite, il se trouve à la croisée des chemins. Deux choix : participer au gouvernement – ce qui est fortement demandé par la majorité de ses dirigeants – ou rester dans l’opposition jusqu’en 2012, une  thèse défendue par les idéologues au sein du Mouvement unicité et réforme (MUR). Ceci a dégénéré en guerre interne donnant lieu à l’émergence de  trois pôles qui veulent chacun s’arroger sur le pouvoir de décision. Il s’agit des MURistes, menés par Abdellah Baha, des syndicalistes, coachés par Mohamed Yatim, et, finalement, des politiques que tente – avec beaucoup de difficultés – de regrouper autour de lui le secrétaire général, Saâd Eddine El Othmani. Il reste aussi le problème le plus épineux, le plus urgent et qui risque de chambouler tous les calculs de l’instance dirigeante.  Comment résoudre l’équation à plusieurs inconnues des candidatures ?  Dans la plupart des circonscriptions, le problème du choix du mandataire de la liste est devenu un casse-tête  sérieux qui risque de remettre en cause la démarche dite démocratique installée par le PJD — une démarche marketing, en fait. Ce système — qui reste quand même poreux aux poids des notabilités locales — , pour le résumer, consiste à laisser la base, au niveau régional, décider des accréditations. Le secrétariat général, lui, n’intervient qu’en cas de litige pour arbitrer mais dans la limite de 19 circonscriptions sur 95. En plus, aucun candidat n’a le droit de proclamer sa candidature étant donné que le fait de briguer un mandat politique est chose interdite par la religion (Haram). On invoque comme argument, pour justifier cette posture qui pousse très loin le référentiel religieux, le hadith du Prophète selon lequel : «Deux loups affamés lâchés sur des ovins ne seraient pas plus dévastateurs que ne le serait l’obsession des biens et du prestige pour la religion d’un homme». Or, il se trouve que cette règle, imposée par les idéologues du MUR au sein du parti, ne marche plus puisqu’elle freine les ambitions politiques légitimes de certains dirigeants et déstabilise la stratégie de l’instance centrale. À trop mélanger la jurisprudence religieuse et la stratégie électorale Dieu ne reconnaît plus les siens. Près de dix députés ont été empêchés de briguer un nouveau mandat en septembre 2007. Pis : le secrétaire général, qui voulait se porter candidat à Casablanca a été contraint d’aller — sur un bourak — à Inezgane car les militants de la capitale ont refusé de l’accréditer. C’est le cas aussi pour Abdellah Baha à qui l’on a préféré Abdessalam Balaji à Youssoufia (Rabat). Lahcen Daoudi, l’un des ténors du parti, risque la même chose à Fès.
Ce système ne marche pas. Il ne plait ni à Dieu, ni à Ses hommes— surtout s’ils font partie du «clergé» du parti ?  Il renie l’ambition politique qui, en plus d’être tout à fait légitime, constitue, ici-bas, le principal moteur de la vie partisane.

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