USFP : L’opposition est aussi un pouvoir

Officiellement la conférence de presse donnée par le premier secrétaire de l’USFP, mercredi, au siège de ce parti à Rabat était censée fournir des éclaircissements à la presse. Selon Abdelouahed Radi, dans bien des cas cette dernière n’a pas bien saisi la portée du passage du parti à l’opposition ou du moins, l’a commentée de manière inappropriée. En fait, la conférence qui a été organisée de manière quasiment impromptue, est allée – comme il l’a voulu- au plus profond des causes et de la signification de l’évolution politique actuelle. Car, a-t-il déclaré, l’opposition est également un pouvoir tout aussi nécessaire que le gouvernement. Considérant le rôle d’avant-garde qu’il a joué aux périodes charnières de l’histoire récente du Maroc, a-t-il dit, en particulier en 1998, année de l’alternance consensuelle, l’USFP se doit de monter de nouveau au créneau après que la nouvelle Constitution et les réformes politiques qui ont suivi ont ouvert une nouvelle ère politique. Un maître mot selon Radi : la clarification. Il est temps de poser la question de l’identité et de savoir qui est qui : quel parti est à gauche, lequel est au centre et lequel est à droite, s’est-il exclamé en présence de Fathallah Oualalou, Driss Lachgar, Habib El Malki, Ahmed Zaïdi et Jamal Rhmani. Il est temps, a-t-il ajouté, que les politiques changent de comportement et que la politique se réconcilie avec les principes et les valeurs universelles qui en fondent l’exercice dans tous les pays démocratiques. En fait, c’est à une moralisation de la vie politique que le premier secrétaire de l’USFP a appelé mercredi. Mais en même temps que ce souhait, le «symbole de la gauche», comme Radi a qualifié son parti, se veut aussi le catalyseur d’un nécessaire remembrement de la gauche. Prié par ALM de dire laquelle, puisqu’on prête aussi au PPS l’intention de rejoindre le gouvernement, il a répondu que cela ne porte pas à grande conséquence puisque le projet de gauche unie se situe dans le long terme et que de toute manière il ne saurait dépendre de l’appartenance ou non d’un seul parti. L’unité de la gauche se fera de toute manière car c’est une nécessité, a-t-il affirmé. «Sans gauche, pas de démocratie», a-t-il déclaré.
De cette nécessité historique de l’existence de la gauche, Abdelouahed Radi a souligné que cela vient de ce qu’elle est la seule force politique capable de progrès. Selon lui, l’Histoire enseigne que la plupart des avancées politiques, économiques, sociales et culturelles ont été portées au départ par la gauche. «En nous mettant d’office dans l’opposition, nous entendons jouer le rôle d’avant-garde qui a toujours été le nôtre aux moments sensibles de l’évolution politique nationale». Car, a-t-il souligné, l’opposition est une école des cadres qui forme les élites. Il a ajouté qu’en qualité d’opposant, l’USFP entend contribuer au contrôle de l’action du gouvernement et de la critiquer ou de la soutenir selon les cas. Le parti veillera également à donner un sens  démocratique- sinon conforme aux principes d’équité et de justice sociale prônées par le socialisme – à l’application des dispositions de la Constitution du Ier juillet. Il a ainsi laissé entendre que l’USFP s’emploierait à donner aux lois organiques un contenu populaire et social.