Cette grand-messe scientifique qu’est la conférence de Marrakech marque un tournant capital dans la coopération afro-africaine pour une politique commune, non seulement en termes de santé et de protection sociale, mais également dans d’autres domaines, à la fois économiques, scientifiques et culturels.
Sous le Haut patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu Le glorifie, le ministère de la santé et de la protection sociale et le ministère de l’agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts, en collaboration avec African Global Health (AGH), organisent la deuxième conférence africaine sur la réduction des risques dans sa première édition Sud-Sud sous le thème: «Eau, environnement et sécurité alimentaire», du 27 au 29 septembre 2023, à Marrakech. C’est une rencontre mondiale qui réunit plus de 83 pays, avec des ministres africains, asiatiques et sud-américains, avec des délégations scientifiques, avec des chercheurs qui représentent à la fois le continent africain, mais également le Moyen-Orient, les Amériques du Nord et du Sud, l’Asie, l’Océanie et l’Europe pour une réflexion commune sur les défis liés à l’eau, à l’écologie et à la sécurité alimentaire.
Cette deuxième édition est marquée par une séance spéciale dédiée à la réduction des risques en termes de gestion des catastrophes naturelles comme le séisme qui a frappé notre pays et qui a fait plus de 3.000 morts et autant de blessés. Un panel de spécialistes va se pencher sur les menaces naturelles qui peuvent survenir à tout moment et qui nécessitent de tous les pays, comme c’est aujourd’hui le cas du Maroc, de réfléchir sur de nouveaux paradigmes pour faire face aux tremblements de terre, et autres sinistres de cette ampleur, tels que les inondations majeures, voire des éruptions volcaniques.
C’est dans cet esprit que cette deuxième conférence de Marrakech se veut aussi une manière forte de montrer comment le Maroc réagit après cette tragédie humaine, comment le Royaume a su faire face, avec ses moyens, dans l’urgence, avec efficacité, logique et pragmatisme mettant en œuvre de grands moyens techniques, logistiques et humains, avec toutes les forces marocaines, avec le concours de la société civile et de milliers d’associations marocaines et des millions de citoyens qui se sont mobilisés pour secourir les populations, leur apporter l’aide nécessaire, dans une solidarité nationale sans précédent montrant aux yeux du monde que notre cher Maroc se relève très vite et continue sur sa lancée vers le progrès, vers le développement, assumant ainsi son leadership régional et continental.
On le voit bien, la deuxième conférence africaine sur la réduction des risques, dans sa première édition Sud-Sud, s’inscrit dans la droite ligne de la vision clairvoyante de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu Le glorifie, pour la gestion des ressources hydriques, pour la protection de l’environnement et pour la souveraineté et la sécurité alimentaires en Afrique: «L’état actuel des ressources hydriques nous interpelle tous, gouvernement, institutions et citoyens. Il exige de nous un devoir de vérité et de responsabilité dans notre action pour remédier aux faiblesses et aux carences qu’elle révèle», affirme Sa Majesté le Roi.
En effet, le Souverain a fait de ce défi une véritable priorité nationale et continentale, à travers des actions concrètes pour assurer aux populations africaines un accès durable à la nourriture et à l’eau potable en luttant efficacement contre le stress hydrique et les conséquences du réchauffement climatique qui frappe de plein fouet l’Afrique : «Nous appelons donc à un traitement diligent de la problématique de l’eau, dans toutes ses dimensions, et notamment à une rupture avec toutes les formes de gaspillage ou d’exploitation anarchique et irresponsable de cette ressource vitale… Il nous incombe, à nous tous, en tant que Marocains, de redoubler d’efforts pour faire un usage responsable et rationnel de l’eau. Cela passe par un changement véritable de comportement dans notre rapport à l’eau. Et en la matière, les administrations et les services publics se doivent de donner l’exemple», précise le Souverain dans son discours du 15 octobre 2022, devant le Parlement marocain.
C’est dans cette optique que cette grand-messe scientifique qu’est la conférence de Marrakech, s’appuyant sur des concertations scientifiques de haut niveau, avec des analyses pointues sur les politiques agricoles à mettre en place, des directives ciblées pour une meilleure gestion de l’eau et une profonde lecture des préoccupations environnementales du continent, marque un tournant capital dans la coopération afro-africaine pour une politique commune, non seulement en termes de santé et de protection sociale, mais également dans d’autres domaines, à la fois économiques, scientifiques et culturels, au service des populations africaines pour une vie digne respectant les fondements même des droits humains, notamment le droit à bien se nourrir et boire à sa soif.
Pour cette deuxième Conférence africaine sur la réduction des risques, dans sa première édition Sud-Sud, les questions cruciales d’actualité liées à la gestion des ressources hydriques dans le continent, à la préservation de la nature et la protection de l’environnent ainsi que les grands défis relevant de la sécurité alimentaire en Afrique, et partant dans tous les pays du Sud du globe, dont des centaines de millions de citoyens souffrent de malnutrition et de famine, toutes ces thématiques nécessitent une réflexion profonde et des analyses pointues de la part de tous les intervenants, chercheurs, scientifiques, spécialistes, ambassadeurs et ministres de tous les pays qui prennent part aux travaux de cette grande rencontre mondiale. Tous ces sujets brûlants aujourd’hui, dans un monde qui fait face à ses pires difficultés liées au réchauffement climatique, au stress hydrique et aux dégâts engendrés par la famine dans le monde, font l’objet d’études poussées, de débats approfondis et de concertations continues entre toutes les commissions scientifiques dans plusieurs pays, avec des partenaires solides et fiables pour African Global Health dans sa mission de fédérer tous les pays africains, asiatiques, américains et européens autour d’une politique commune de réduction des risques qui nous menacent, et ce, à plusieurs niveaux, sanitaires, écologiques, économiques et humains.
C’est dans cet esprit que cette deuxième conférence comprend un volet consacré à la prévision des catastrophes naturelles et à la gestion des risques tels que les tremblements de terre, les feux de forêts ou les inondations, avec des approches rationnelles et des analyses à la fois efficientes et puisées à même les réalités climatiques, géologiques et géographiques de chaque pays et de chaque région. C’est pour nous, une occasion concrète de tirer toutes les leçons de l’impact du séisme qui vient de secouer notre Royaume en apportant et en partageant notre expérience et notre expertise avec tous nos partenaires dans le monde.
Un tel défi ne peut être relevé qu’en fédérant tous les pays africains autour de la même vision d’une Afrique qui prend son destin en main, une Afrique qui prend la pleine mesure de son potentiel naturel et humain, une Afrique affranchie des écueils du passé et tournée résolument vers l’avenir, avec conviction, détermination et pragmatisme.
Cette approche est en parfaite adéquation avec la vision éclairée de Sa Majesté le Roi qui a souligné dans son historique discours lors du 28ème Sommet de l’Union africaine à Addis-Abeba, en Éthiopie : «C’est le sens de l’Initiative pour l’Adaptation de l’Agriculture Africaine au changement climatique, dite «Initiative Triple A», que nous avons promue lors de la COP 22. Elle constitue une réponse innovante et extrêmement concrète aux défis communs posés par les changements climatiques. Dès son lancement, elle a d’ailleurs aussitôt été adoubée par une trentaine de pays.
«L’initiative triple A» vise à lever un financement plus important au profit de l’Adaptation de la petite Agriculture Africaine; elle accompagnera également la structuration et l’accélération de projets agricoles, en s’appuyant sur quatre programmes:
– la gestion rationalisée des sols ;
– la maîtrise durable de l’eau agricole ;
– la gestion des risques climatiques ; et le financement solidaire des petits porteurs de projets». C’est par des projets concrets, sous-tendus par des conférences comme celle qui nous réunit aujourd’hui à Marrakech, par la concertation, le dialogue, la communication et le partage de nos idées et de nos expériences que nous pouvons construire, ensemble, l’Afrique de demain. Ce continent riche en matières premières et en bonnes volontés a aujourd’hui besoin que les efforts de tous les Africains soient fédérés dans un seul objectif: relever les grands défis que sont la gestion de nos ressources hydriques, protéger notre nature et nos différents écosystèmes et assurer à tous les Africains leur sécurité alimentaire.
Cela passe par l’entraide entre nos nations, par une profonde prise de conscience qu’ensemble nous sommes à la hauteur des défis de ce siècle, comme le souligne Sa Majesté le Roi Mohammed VI: «Ma vision de la coopération Sud-Sud est claire et constante: Mon pays partage ce qu’il a, sans ostentation. Dans le cadre d’une collaboration éclairée, le Maroc, acteur économique de premier plan en Afrique, deviendra un moteur de l’expansion commune».
