Culture

Le Maroc à l’heure du théâtre

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Aujourd’hui est un autre jour pour les professionnels de la scène. Le 27 mars coïncide avec la Journée mondiale du théâtre. Comme de tradition, et depuis 1961, date qui marque la proclamation à Genève de cette journée, l’Institut international du théâtre (Unesco) donne la parole à un professionnel de théâtre pour écrire un message international destiné à toutes les sections de cet organisme onusien. Le privilège de cette initiative est revenu cette année au metteur en scène émirati Cheïkh Abou El Kassem. Dans son message, dont lecture sera donnée ce soir à la salle Bahnini (boulevard Ghandi, à Rabat), cet illustre personnalité montre comment il a pu être délivré par le 4ème Art, en dépit de la censure (officielle) à laquelle il était soumis à ses débuts dans son pays d’origine. Une censure, dit-il, qui n’avait d’explication que la peur inspirée par une forme artistique redoutable, soit le théâtre. La lecture de ce message, qui sera donnée par le responsable du Service de théâtre au ministère de la Culture, Abdelhaq Afandi, sera suivie de la représentation en avant-première de la pièce «Un peu de rêve et beaucoup de médisance», mise en scène par Hafed Badri.
Pour le Syndicat national des professionnels de théâtre, il s’agit plutôt de faire le point sur le volet social des artistes. Ainsi, ce syndicat prévoit-il, le 29 mars à la même salle Bahnini, une rencontre-débat sous le thème «La couverture sociale des artistes». Prendront part à cette rencontre, le ministre de la Culture, Mohamed Achaâri, le président du Syndicat national des professionnels de théâtre, Hassan Nafali, le responsable de la section-Rabat du même syndicat, Abdelkbir Rgagna, un représentant du ministère de la Santé, de la société d’assurances contractuelle avec la Coalition marocaine pour la culture et les arts, ainsi que d’autres intervenants des médias et de la scène artistique. A rappeler que le lancement de la couverture médicale des artistes a eu lieu à Rabat le 14 décembre dernier, lors d’une cérémonie présidée par le Premier ministre Driss Jettou et le ministre de la Culture, Mohamed Achaâri. Au départ, ce régime n’a concerné que 700 artistes, dans la perspective de son élargissement à tous les professionnels du secteur. La priorité a été donnée aux artistes qui vivent de leur art et qui ne bénéficient d’aucune autre assurance. Le coût de cette opération est de 4 millions de dirhams octroyés par le ministère de tutelle. Elle marque, par ailleurs, la mise en œuvre du statut d’artiste, lequel représente pour la première fois, et au-delà de son impact sonnant et trébuchant, une reconnaissance officielle de l’art comme profession. 
S’agissant de théâtre, et contrairement à d’autres disciplines, il a bénéficié d’un intérêt considérable depuis l’arrivée du gouvernement d’alternance. La création du Fonds d’aide à la production théâtrale se veut une preuve éclatante. En effet, depuis la mise en place de ce Fonds à la fin des années 90, la scène théâtrale a bougé de manière remarquable. Chaque année, une moyenne de trente spectacles bénéficient des subventions octroyées par le ministère de la Culture (plus de 3 millions de dirhams). La qualité des spectacles a également enregistré une évolution remarquée. On y trouve du vaudeville, du théâtre de boulevard, du théâtre expérimental, du one-man-show… La politique d’aide a, par ailleurs, le mérite d’avoir révélé une jeune génération de metteurs en scène, de scénographes et de comédiens portés sur un théâtre basé plus sur le visuel que sur le texte. A cela, il faut ajouter l’expérience des troupes régionales, le Festival national de théâtre devenu un rendez-vous annuel incontournable. C’est le couronnement de chaque saison théâtrale. Autant d’initiatives prises pour que la scène retrouve son éclat.

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