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Jamal Boutayeb : «L’édition du livre d’enfant a besoin d’auteurs qui ne prennent pas les textes à la légère»

© D.R

Entretien avec Jamal Boutayeb, auteur de littérature de jeunesse

L’auteur marocain Jamal Boutayeb vient de consacrer aux enfants son nouveau livre «Mon dessin dans la corbeille». Une œuvre qui aborde la relation d’une élève à son enseignante nouée grâce à un dessin que la jeune a soumis pour évaluation. Un dessin qui a fini, avec la magie de la corbeille, par garnir l’école. Cet entretien est également l’occasion pour l’auteur de livrer ses regards sur la littérature de jeunesse, notamment celle francophone.

ALM : Votre livre porte un message d’espoir. Comment inciter les enseignants à donner cette lueur à leurs élèves ?

Jamal Boutayeb : Tout d’abord, j’aimerais bien préciser que ma nouvelle publication se veut de corriger nos fausses perceptions de la créativité des enfants ainsi que nos critères d’évaluation pour juger leurs comportements et créations. Ainsi, elle vise à revoir certaines valeurs socio-éducatives que nous avons délaissées dans nos comportements avec les petites et apprentis. Mon œuvre révèle également les valeurs à offrir pour motiver les enfants et créer l’esprit de compétitivité pour contribuer à la bonne composition de leur personnalité. A travers cette histoire, les enseignants peuvent connaître les sujets auxquels nous ne prêtons pas éventuellement attention alors qu’ils sont susceptibles d’impacter la composition psychologique de l’enfant bien qu’ils soient minimes ou futiles à nos yeux. Le tout en sachant que l’enfant n’a pas toujours besoin de l’amitié des adultes parce qu’il a son propre univers et parvient à créer des amis à partir des objets, photos, imaginations et jeux. C’est ce qui a fait, dans mon histoire, que la fille se lie d’amitié avec une corbeille qui s’est intéressée à son dessin.

Au-delà de votre publication, il y a un désintérêt pour l’édition de la littérature de jeunesse. Pourquoi à votre avis ?

A vrai dire, il est difficile de dire qu’il y a un désintérêt dans ce sens parce qu’il existe plusieurs établissements et maisons d’édition intéressées par ce sujet. Par contre, la production du livre pour enfant, qu’il soit imprimé, électronique, un livre-jeu ou une publication de divertissement, est coûteuse. Cela impacte le pouvoir d’achat du lecteur. Ce qui fait que l’intérêt de certains livres soit limité aux librairies et écoles, etc. Pour répondre à votre question, l’édition du livre d’enfant a besoin d’un soutien réel et d’experts en la matière. Elle a également besoin de réels auteurs qui ne prennent pas la production de textes à la légère ou sans importance pour concevoir des écrits qui ne sont pas conformes à cette tranche d’âge.

Qu’en est-il de la littérature francophone de jeunesse ? Pourquoi se fait-elle rarissime au Maroc ?

L’écriture pour enfant en langue française existe au Maroc. Ses auteurs sont également connus. Cependant, les auteurs arabophones sont plus nombreux. Peut-être que le nombre réduit des auteurs francophones est à attribuer aux parents ou enseignants ou encore enfants qui préfèrent lire les textes écrits en français ou publiés par des maisons d’édition étrangères pour les raisons précitées éventuellement. A savoir la production de livres en différents formes et formats avec des composantes esthétiques rendues possibles par des moyens financiers importants dont ne dispose pas l’éditeur marocain ou arabe qui publie des textes pour enfant dans une langue autre que l’arabe.

Quel regard portez-vous sur la qualité de la littérature de jeunesse au Maroc ?

Je pense qu’il y a un éveil réel au Maroc concernant cette littérature. Y contribuent la multiplicité des auteurs qui écrivent pour les différentes générations, la création par le ministère de la culture, de la jeunesse et des sports, depuis 2018, du Prix du Maroc pour le livre de jeunesse, le lancement de la revue «Iqraa» (Lis) spécialisée en littérature de jeunesse outre le Salon du livre de jeunesse à Casablanca organisé par la direction régionale de la culture à Casablanca-Settat, la rencontre nationale de l’enfant et la jeunesse à Fès ainsi que d’autres manifestations culturelles dédiées à cette littérature. D’autres éléments contribueront à l’évolution de ces écrits tout en y portant un intérêt.

Auriez-vous d’autres projets pour l’édition destinée aux enfants ?

Après «Hour prend un thé avec la lune», «Mon dessin dans la corbeille», «Clairière», d’autres s’ajouteront à ma bibliographie. Ces nouvelles œuvres seront produites soit dans le cadre de textes philosophiques pour enfants à l’instar de «Thalès et la servante Yara» et «Les philosophes n’offrent pas de cadeaux» ou dans le cadre de pièces de théâtre pour enfant. En outre, des romans et nouvelles mettront l’accent sur la développement personnel de l’enfant et sa capacité personnelle à construire sa personnalité en toute indépendance.

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