L’allégement du déficit de la balance commerciale à fin novembre résulte de la baisse de 3,3 % des importations au moment où les exportations ressortent en quasi-stabilité sur ladite période.
Le déficit de la balance commerciale affiche à fin novembre un allégement. L’écart s’est en effet réduit de 7,6 %, soit une atténuation de 21,5 milliards DH. C’est ce que l’on peut relever des derniers indicateurs mensuels des échanges extérieurs de l’Office des changes. Tenant compte de cet allégement le taux de couverture a gagné au titre des onze premiers mois de l’année 1,8 point. Dans l’ensemble, l’évolution du commerce extérieur de marchandises laisse apparaître une baisse des importations au moment où les exportations ressortent en quasi-stabilité. Le Maroc a en effet importé 653,81 milliards DH de marchandise à fin novembre contre 676,45 milliards DH à la même période de l’année passée, accusant ainsi un repli de 3,3 %. Les exportations pour leur part se sont situées autour de 392,44 milliards DH.
Les importations en repli
Se référant aux données formulées par l’Office des changes, la baisse des achats de biens est due au recul des importations des produits énergétiques, des demi-produits et des produits bruts . En effet, la facture énergétique a fléchi de 21,4 % perdant ainsi 30,19 milliards DH comparé aux onze premiers mois de l’année passée. Cette baisse s’explique par le repli de 17,86 milliards DH des approvisionnements en gas-oils et fuel-oils. «Cette évolution est tributaire du recul des prix de -17,6 % conjugué à la baisse des quantités importées de 9,7 % », explique l’Office des changes dans sa publication. Pour ce qui est des achats des demi-produits, ils ont baissé de 11,3 % par rapport à une année plus tôt. Une baisse qui s’explique par la diminution des achats de l’ammoniac de 59,1 %.
On note par ailleurs une baisse de 23,6 % des importations des produits bruts et ce sous l’effet de la baisse de 60 % des achats des soufres bruts. En parallèle, les importations des biens d’équipement se sont consolidées de 18,82 milliards DH grimpant ainsi à 146,95 milliards DH contre 128,12 milliards DH une année auparavant. Les importations des produits finis de consommation ont également affiché une amélioration à fin novembre. On note une progression de 11,4 %. Cette hausse est portée par la progression de 27,4 % des achats des parties et pièces pour voitures de tourisme et de 17,9 % des voitures de tourisme. Pour ce qui est des importations en produits alimentaires, elles se sont redressées de 1,2 % pour atteindre à fin novembre les 81,1 milliards de dirhams.
Les exportations automobiles franchissent la barre des 130 milliards DH
En ce qui concerne les ventes du Maroc à l’export, leur stabilité est due à une baisse des exportations des phosphates et dérivés contrebalancée par la hausse des ventes du secteur automobile, de l’électronique et électricité ainsi que celles du secteur du textile et cuir. Dans les détails, les exportations des phosphates et dérivés ont atteint au titre des onze premiers mois les 67,22 milliards DH alors qu’elles s’établissaient autour de 108,39 milliards DH une année plus tôt. « Cette baisse concerne les ventes des engrais naturels et chimiques (-35,3 % ou -26,33 milliards DH), celles de l’acide phosphorique (-44,2 % ou -9,3 milliards DH) et celles des phosphates (-43,6 % ou -5,53 milliards DH)». Pour leur part, les ventes du secteur de l’agriculture et agroalimentaire ont légèrement baissé et ce suite à la baisse de 0,8% des ventes de l’industrie alimentaire et de 0,7% de celle de l’agriculture, sylviculture et chasse.
En parallèle, les exportations des autres extractions minières ont reculé légèrement de 1,7% perdant ainsi 86 millions DH en glissement annuel. En parallèle, les ventes du secteur automobile ont continué d’afficher une bonne dynamique à l’export. Les expéditions se sont dans ce sens consolidées de 30,26 milliards DH atteignant ainsi les 130,64 milliards DH. Cette tendance positive est en effet due à la hausse de 12,64 milliards DH des ventes du segment de la construction, de 10,42 milliards DH de celles du câblage et de 2,1 milliards DH de celles de l’intérieur véhicules et sièges. Les ventes du secteur de l’électronique et l’électricité ont augmenté de 27,3% pour s’établir à 21,29 milliards DH gagnant ainsi 4,56 milliards DH en glissement annuel. S’agissant du secteur du textile et cuir, les ventes réalisées ont augmenté de 5,7%. En parallèle, les exportations du secteur aéronautique sont restées stables, à 19,63 milliards DH.
Plus de 105 milliards DH transférés par les Marocains du monde
Par ailleurs, la balance des échanges de services ressort excédentaire de 124,63 milliards DH, en hausse de 20,45 milliards DH par rapport au surplus généré à la même période de l’année précédente. Commentant cette évolution, l’Office des changes attribue cette hausse à la hausse de 17,5 % des exportations des services (238,62 milliards DH). Ces ventes demeurent beaucoup plus importantes que celles des importations. Ces dernières se sont établies autour de 113,98 milliards DH, en hausse de 15,3 %. La balance voyages affiche pour sa part un solde excédentaire de 75,25 milliards DH contre 66,62 milliards DH une année auparavant. Les recettes générées dans ce sens s’établissent à 97,4 milliards DH, en progression de 15,8%. Les dépenses se sont pour leur part situées autour de 22,15 milliards DH. Les transferts de fonds effectués par les Marocains résidant à l’étranger sont passés en une année de 101 milliards DH à 105,46 milliards DH à fin novembre 2023 grimpant ainsi de 4,4%.
Baisse de 66,7 % du flux des IDE
Sur le plan des investissements, le flux net des IDE a baissé de 66,7 % au titre des onze premiers mois de l’année revenant ainsi à 7,91 milliards DH contre 23,77 milliards DH à la même période de l’année passée. Les recettes des investissements directs étrangers ont fléchi sur ladite période de 18,8 %, soit 29,33 milliards DH contre 36,12 milliards DH une année plus tôt. Les dépenses ont pour leur part augmenté de 73,5 %, soit un additionnel de 9,07 milliards DH. En parallèle, les investissements directs marocains à l’étranger se sont situés autour de 23,6 milliards DH. Les cessions ont porté pour leur part sur un montant de 15 milliards DH. Il ressort par ailleurs qu’en dehors des instruments de dette intragroupe et des bénéfices réinvestis, le flux net des prises de participation reste quasiment stable (-0,7 %).
