Economie

En attendant les touristes

Revigoré par les récentes décisions de la RAM de baisser les billets d’avion, (l’aller-retour est passé de 3 800 dirhams à 950 dirhams), Laâyoune se surprend à rêver. Certes, le chemin du développement touristique est encore à baliser, mais les prémices sont là.
Prochaine étape, selon un agent de voyages, la mise en place de formules adaptées, en partenariat avec la RAM et…pourquoi pas, d’autres compagnies aériennes. C’est le rêve de beaucoup d’adeptes de circuits touristiques et de produits-packages. Jusque-là, les coûts olympiques de l’aérien interdisaient toute initiative. Outre la RAM, une compagnie, Top Fly (19 places), dessert Laâyoune et Las Palmas tous les jours. Pour beaucoup d’opérateurs, l’avenir touristique de Laâyoune passe par les Iles Canaries. Les Espagnols ont d’ailleurs ouvert un bureau en coopération avec les milieux économiques et la Chambre de commerce. Mais, ce n’est qu’un début.
En attendant le boom, la région, malgré ses potentialités, ne compte pas de circuits dignes de ce nom. Récemment, une Française a mis en place une société touristique spécialisée sur les circuits avec, pour guide, un ancien journaliste, sûrement reconverti.
Aux abords de la ville, des Belges ont érigé un camping, «interceptant et briefant les touristes », témoigne un hôtelier qui met la baisse de fréquentation de son établissement sur le compte de cette concurrence. Il faut dire, qu’ici, remplir un hôtel n’est pas de la sinécure. Mis à part le personnel de la Minurso, réparti entre les hôtels suivant un partage presque «tribal », il n’y a pas une clientèle régulière.
Les hôtels Sahara Line et Nagir, appartenant respectivement aux hommes d’affaires Omar Rgueibi et Moussaoui, servent de baromètre aux destinations.
Ces deux établissements se débattent actuellement avec des taux d’occupation aux alentours de 20 à 30%. C’est pour pallier ces carences d’ailleurs, que la plupart des hôtels, comme c’est le cas du Nagir, s’appuient ou comptent s’appuyer sur des agences de voyages. Ceux qui, comme le Parador et le Massira, n’ont pas la chance d’être loués habituellement par la wilaya, doivent trouver leur salut grâce à une clientèle de touristes à part entière.
Les touristes qui allaient au sud de Tan-Tan, le faisaient en camping-cars (espagnols, français mais rarement marocains), et rebroussaient chemin vite une fois à Laâyoune, quand ils ne poursuivent pas l’aventure vers Dakhla. Developper la ville passe donc selon des opérateurs locaux par la «charterisation».
N’étant ni Marrakech, ni Agadir, Laâyoune ne figure pas encore dans la programmation des TO et des circuits de distribution. Ce qui ne décourage nullement les professionnels locaux. A commencer par Hamid Rachid, président du Conseil régional du tourisme et vice-ce président de la municipalité. Les professionnels veulent organiser les premières Assises régionales du tourisme, et éditer un DVD en français et en espagnol.
Côté hébergement, les prémices et les signaux des investissements se multiplient. Beaucoup d’investisseurs viennent pour la prospection, mais Laâyoune a du mal à dépasser l’effectif de ses cinq unités hôtelières, souligne Nassrallah Belkhayat, qui dirige l’agence Laâyoune Marhaba. La peur de voir le gros des investisseurs opter pour Dakhla est encore présente, surtout que cette ville est de plus en plus attractive avec le projet d’une zone franche. La tendance étant au surf et au sport de glisse, Dahla apparaît, 400 kilomètres plus au Sud, sur ce plan et sur celui du «tourisme des niches» si chère à la tutelle, bien outillée.
La région met à la disposition des investisseurs 80% des terrains, exonérés presque totalement d’impôts. Mais ces avantages ont du mal à convaincre les investisseurs étrangers. Pourtant, au niveau local, les choses bougent.
Le Conseil de la région, qui regroupe de même la ville Boujdour, s’est réuni lundi dernier pour une session ordinaire. Diverses mesures ont été prises à l’occasion, dont l’approbation du compte administratif au titre de l’exercice 2004. Les montants des recettes et des dépenses sont excédentaires de 5,86 millions de dirhams. Un trèsor de guerre qui devra financer une série de projets de développement dans la région. La promotion du tourisme figure au rang des priorités, qui vont aussi à la création d’une réfection et des réalisations sportives, à l’aménagement d’institutions sociales et, entre autres, à la contribution à la ceinture verte à Laâyoune. Indispensable pour la mise en place et la conception de circuits, la réalisation des routes figure aussi dans les projets retenus. Une subvention d’un montant de 1,7 million de dirhams sera transféré à l’Agence pour le développement des provinces du Sud.

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