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Forte accélération de l’inflation en 2022 : Les explications d’Abdellatif Jouahri

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Les dernières prévisions émises par Bank Al-Maghrib sont entourées d’incertitudes encore plus élevées que celles imposées par la crise pandémique.

C’est ce qu’a tenu à souligner Abdellatif Jouahri, lors d’un point de presse organisé en marge du premier conseil d’administration de la banque centrale au titre de l’année 2022. «Nous allons suivre de très près cette évolution pour adapter nos prévisions au fur et à mesure de la conjoncture», confie le wali de Bank Al-Maghrib à un large panel de médias nationaux. Cette rencontre qui se fait pour la première fois en présentiel depuis le déclenchement de la crise sanitaire a été l’occasion de débattre des appréhensions économiques dans un contexte géopolitique flou. Cette situation «inédite» telle qu’elle est qualifiée par Abdellatif Jouahri impose une révision constante des projections.

«Nous devons recouper les modèles que nous utilisons dans ces circonstances avec d’autres éléments pour pouvoir arriver à des chiffres proches de la réalité», précise le wali de la banque centrale qui fait état d’une éventuelle révision des perspectives établies dans le mois à venir et ce en fonction de l’évolution de la situation au niveau national, compte tenu notamment des précipitations du mois de mars. «Si les cultures de printemps sont sauvées, nous allons au-delà d’une croissance de 2,5%.

C’est pour cela qu’il faut suivre la situation de près et actualiser nos prévisions pour adapter la politique monétaire afin qu’elle soit la mieux appropriée à la conjoncture qui vient», relève-t-on d’Abdellatif Jouahri. L’élément phare abordé lors de cette réunion est celui de l’inflation. En effet, Bank Al-Maghrib prédit une forte accélération de l’inflation en 2022 et un retour à un niveau modéré en 2023. Le taux prévu au titre de l’actuel exercice est de 4,7% contre 1,4% en 2021. Il devrait, par ailleurs, se situer autour de 1,9% en 2023. Se référant à la banque centrale, la hausse de l’inflation interviendrait essentiellement sous l’effet de pressions d’origine externe, notamment les répercussions de la guerre en Ukraine sur l’économie mondiale et le renchérissement des prix des produits énergétiques et alimentaires.

«Le 4,7% est conforté par les chiffres du HCP qui sur une base annuelle a sorti un taux de 3,6% en février 2022. Nous allons voir en juin prochain s’il y aura une accentuation ou pas. Tout dépend aussi des éléments géopolitiques, notamment un éventuel embargo sur le pétrole russe… Ce sont des éléments qu’il faut actualiser et qui sont encore une fois entourés de nombreuses incertitudes», fait savoir M. Jouahri. Interrogé sur une éventuelle stagflation, le wali de Bank Al-Maghrib infirme. «Il n’y a pas de stagflation. Nous sommes dans une phase de pression inflationniste qui se confirme. On aurait pu parler de cela en 2019 lorsqu’on a été à 0,2%. Actuellement la tendance est la même dans les autres pays développés ou émergents. La pression inflationniste se fait sentir». Compte tenu des facteurs exogènes et des conditions climatiques défavorables, la croissance économique devrait connaître en 2022 une décélération à 0,7%. Elle devrait s’accélérer à 4,6% en 2023. Face à ce contexte incertain, le Conseil de Bank Al-Maghrib a décidé de maintenir l’orientation accommodante de la politique monétaire et de garder en conséquence le taux directeur inchangé à 1,50%.

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Le Fonds Mohammed VI pour l’investissement fin prêt

Le Fonds Mohammed VI pour l’investissement s’est également invité au débat. Intervenant à ce propos, le wali de Bank Al-Maghrib a indiqué que la structure de ce mécanisme est finalisée. Ainsi, le lancement du fonds ne tardera pas à se faire. «Les contours de son opérationnalisation sont finalisés, notamment tout ce qui a trait à la gouvernance, l’encadrement, les règles de travail et la nomination de son responsable», peut-on retenir de M. Jouahri. Il est à préciser que ce mécanisme attire l’intérêt des organismes internationaux.

C’est ce qui a été déduit des premiers pourparlers avec les bailleurs de fonds internationaux, en l’occurrence la Banque mondiale, le FADES, la Banque africaine de développement et la BERD. «Ces partenaires peuvent apporter leur contribution au Fonds sans parler des organismes de prévoyance qui peuvent aussi y participer que cela soit au fonds principal ou aux fonds thématiques». Et d’ajouter que «ces organismes peuvent siéger à ces fonds, apporter leurs appréciations sur les opérations soumises et donc ils ne peuvent être que rassurés quant aux aides qu’ils peuvent apporter au Maroc en termes d’investissement».

Notons que les échanges de la presse marocaine avec Abdellatif Jouahri ont porté sur l’éventuelle négociation d’une nouvelle ligne de précaution de liquidité avec le FMI. Un recours qui s’impose de lui-même en cette conjoncture incertaine. La nouvelle ligne agirait selon le wali de Bank Al-Maghrib comme un coussin de sécurité au cas où la conjoncture mondiale se dégraderait.

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