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L’hydrogène vert pour la pérennité de l’eau douce et potable

© D.R

La feuille de route nationale préconise le dessalement

Le développement de l’hydrogène vert au Maroc permettra d’accélérer le dessalement de l’eau. C’est en tout cas ce que préconise la feuille de route nationale pour la production de l’hydrogène vert. Dans sa synthèse des capacités nécessaires pour répondre à la demande potentielle en hydrogène vert, la feuille de route évoque le recours à l’eau de mer dessalée indiquant que les capacités estimées en infrastructure de dessalement, allant jusqu’à 49,2 millions de m3 en 2050 dans le scénario référence (21,9 millions de m3 en 2040 et 4,4 millions de m3 en 2030), sont parmi les prérequis fondamentaux, à côté des centrales d’énergies renouvelables, d’électrolyseurs et des usines de transformation pour les dérivés d’H2.

Parallèlement, le coût du dessalement de l’eau de mer ne constitue que 1% du coût d’hydrogène produit. «Il sera donc possible de doubler ou même tripler la production d’eau potable pour en faire profiter les régions arides sans impacter le modèle économique de ces projets.
Ainsi, au lieu de compromettre la pérennité de l’eau potable, les projets H2 pourront au contraire accélérer le déploiement de stations de dessalement de grandes capacités pour l’H2 en répondant également aux différents besoins en eau dessalée. Et comme ces stations seront alimentées à partir de sources renouvelables, la filière H2 contribuera à produire de l’eau décarbonatée», assure Badr Ikken, directeur général de l’IRESEN, commentant le débat en cours sur la feuille de route nationale pour la production de l’hydrogène et la faisabilité de mise en place des projets y afférents.

L’analyse de la feuille de route H2 «rassure sur les méthodes de production de l’hydrogène vert et montre clairement qu’elles ne concurrenceront ni la pérennité de l’eau potable ni l’eau d’irrigation», affirme-t-il ajoutant que le dernier rapport de l’Agence internationale pour les énergies renouvelles a consacré un chapitre aux menaces du stress hydrique qui explique que la consommation en eau projetée dans le scénario le plus optimiste (1.5°C) ne dépassera pas 0,25% de la consommation actuelle d’eau douce.

Selon lui, ces 25 milliards de m3 représenteront peu par rapport par exemple au chiffre mondial de 2.800 milliards de m3 pour l’agriculture ou encore 800 milliards de m3 pour les utilisations industrielles. «La feuille de route marocaine vise la mise en place d’un environnement favorable au développement économique et une montée en puissance pragmatique et progressive d’une filière H2 compétitive et durable.
Les premiers projets ont comme objectifs de renforcer les capacités des différents acteurs et de préparer sereinement le «up-scaling» pour décarboner notre économie (transport, industrie, gaz) et celle de pays partenaires en créant énormément de valeur», relève-t-il. Notons que la création de filières économiques et industrielles autour des molécules vertes, particulièrement l’hydrogène, l’ammoniac et le méthanol, contribuera à réduire les émissions de gaz à effet de serre (jusqu’à 20%) et soutenir la décarbonation des pays partenaires du Maroc.

En termes de besoin, la demande nationale en hydrogène vert et ses dérivés est estimée à 4TWh en 2030 pour une puissance de 2GW en sources d’énergie renouvelable, 22TWh en 2040 pour une puissance de 12GW et 40TWh en 2050 pour une puissance d’environ 20GW. A l’export, la demande est estimée à 10TWh en 2030 pour une puissance de 6GW en sources d’énergie renouvelable, 46TWh en 2040 pour une puissance de 25GW et 115TWh en 2050 pour une puissance d’environ 60GW. Selon la feuille de route nationale, «ceci équivaut à un investissement cumulé de 90 milliards de dirhams à l’horizon de 2030 et 760 milliards de dirhams à l’horizon de 2050».

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