Marrakech se projette en avant

Une seule question taraudait le nouveau bureau du Conseil régional du tourisme de Marrakech lors de la réunion de son premier Conseil, le 9 janvier 2006 : comment faire pour porter la durée moyenne de séjour de 4 jours actuellement à 7 jours d’ici dix ans ? Quelques théoriciens s’affrontent sur la réalisation de cet objectif, le  qualifiant d’emblée d’irréalisable. Mais pour la plupart des membres du bureau présidé par Abdelatif Kabbaj, ce saut quantitatif est à la portée de la ville ocre.
La preuve, entre 2001 et 2004, cette durée moyenne de  séjour a doublé, passant de deux à quatre jours. Il est vrai que le Marrakech des années 2 000 n’a rien à voir avec celui d’aujourd’hui. «La ville est saturée, comme le fait remarquer le député Brahim Rmili», président de l’Association locale des restaurateurs, officiant derrière les fourneaux depuis une trentaine d’année.
Au-delà du succès touristique enregistré par l’ancienne capitale des Almoravides,  la question aujourd’hui est de savoir comment retenir davantage le touriste. Si la stratégie, elle, reste à affiner, le scénario, lui, est déjà bien arrêté.
Dans un premier temps, le CRT envisage de passer d’abord cette DMS de quatre à cinq jours et parallèlement de porter le taux d’occupation des hôtels de 69% actuels à 75%. Pour une ville qui compte actuellement 39 950 lits fonctionnels (contre 17 991 en 1995), l’objectif n’est pas impossible. «Il nous faudra tout juste, sur la base de ses projections, assurer  8 000 clients par jour», déclare le directeur général d’un grand établissement de la place.  Arriver à cet objectif suppose aussi une desserte aérienne densifiée.
Ce n’est pas le cas actuellement. En moyenne, sur l’année 2005,  une dizaine mouvements d’avions sont enregistrés par jour. Sur les trois derniers jours de la semaine, on enregistre 75 à 120 atterrissages suivant la basse ou la haute saison. Ce rush de week-end compense le calme caractérisant la journée du lundi. Le CRT espère parvenir à une moyenne de 45 atterrissages par jour, soit 350 avions par semaine.
Telles sont les visées de la nouvelle équipe du CRT. La commission Financement et Investissement, dirigée par Mohamed  Baayou jouera un rôle fondamental. Cette instance devra établir un système d’information pour les nouveaux investisseurs, et surtout étudier le seuil de capacité que Marrakech ne devra pas dépasser pour garder un certain équilibre. Quant à Jean Jacques Bouchet, le représentant de Fram, chargé de la Commission Etudes & développement, il devra dans ses prérogatives, approfondir la réflexion sur le développement touristique régional, à travers la mise à niveau de l’infrastructure et la qualité des services. Egalement dans les prérogatives de cette Commission, la coordination avec les représentants de toutes les compagnies aériennes.
En clair, il s’agira de définir les actions à entreprendre pour mettre en corrélation l’augmentation de la capacité litière et la capacité en sièges d’avion. Les autres Commissions, celle de la Promotion et du Marketing confiée à Abdelouahed Sefrioui, celle de la Communication et Média dévolue à Khalil Majdi, mettront en place d’une part les axes stratégiques de la promotion et le positionnement marketing de la destination et, d’autre part, une politique événementielle de la destination Marrakech en consolidant le positionnement et l’image de marque de la ville ocre. Pour sa part, le président du CRT, Abdelatif Kabbaj sera secondé par Abdelali Chaoui, vice-président et trois conseillers dont Kamal Bensaouda et Fouzi Zemrani, respectivement directeur général d’Atlas Hospitality et président de la Fédération nationale des agences de voyages.