Economie

Pétrole : Le retour à l’indexation

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L’information sur le retour du Maroc au système de l’indexation dans le secteur pétrolier fait son chemin, depuis quelques jours, dans les milieux économiques. À 49 dollars le baril, et dans un contexte marqué par l’appréciation de la monnaie américaine (le dollar est passé de 8,5 à 8,7 dirhams ces dernières semaines), la dépréciation de l’euro, lequel ne s’échange plus qu’à 1,25 dirham, le système actuel de compensation s’avère de plus en plus inadéquat. Exemple, dans chaque litre de gas-oil consommé, l’Etat marocain dépense 70 centimes au titre de la subvention, cela alors qu’il n’y a aucun texte de loi qui institue la subvention des produits pétroliers. D’ailleurs le ministre des Finances et de la Privatisation, Fathallah Oualalou, a rappelé récemment aux parlementaires l’existence d’un texte de loi datant de 1995 et qui institue la libéralisation des prix dans le secteur pétrolier.
Interrogé sur l’éventualité d’un retour à l’indexation, Mohamed Boutaleb, ministre chargé des Mines et de l’Energie, est resté de marbre. Question peut-être prématurée !
Si tel était le cas, le Maroc reviendrait à un système qu’il avait mis en place en 1995 pour le suspendre cinq ans plus tard, sous le ministère USFPéiste alors que Ahmed Lahlimi était aux Affaires générales. Pourquoi remplacer une formule qui fait gagner par une autre qui a conduit l’économie du pays vers l’impasse ? Interrogé, Ahmed Lahlimi explique cette décision qu’il avait prise à l’époque par la dynamique de libéralisation de l’huile et du sucre. «Il fallait d’abord récupérer les subventions affectées à ces produits pour les affecter au programme social de développement centralisé».
Bref, en lieu et place de l’indexation, M. Lahlimi avait proposé au Conseil de gouvernement de fixer un prix (entre 24 et 28 dirhams) au-delà duquel il y aurait augmentation ou diminution automatique. Une idée étouffée dans l’œuf. Les deux augmentations survenues entre 1999 et 2003 n’ont pas pu freiner le déficit de la Caisse de compensation. Le système actuel est déficitaire, explique un responsable gouvernemental sous couvert de l’anonymat. Mais, poursuit-il, «avant de procéder à un quelconque changement, une évaluation de l’ancien modèle d’application de l’indexation est nécessaire», sachant que son application dans les conditions actuelles où le pétrole est à cinquante dollars le baril correspondrait à une augmentation directe des prix de produits pétroliers. Jusqu’à 2 000, à chaque fois que le prix du pétrole augmentait ou diminuait de 2,5%, les prix appliqués sur le marché marocain suivaient la tendance à la hausse ou à la baisse. Pourquoi l’avoir changé donc ? «Le gouvernement s’attendait à une décrue des prix, ce qui n’est pas arrivé», précise le même responsable gouvernemental. Concernant l’application de l’indexation, certains éléments conjoncturels militent en sa faveur, d’autres s’y opposent selon les spécialistes interrogés par ALM. L’idéal serait d’attendre que le baril de pétrole revienne à un niveau de 38 à 40 dollars, scénario dont on est loin aujourd’hui.
À l’inverse, étant à fin de la campagne agricole, à celle de l’année scolaire, et ce en plus de l’afflux des MRE qui viendront avec 400 000 véhicules au minimum, il est important de faire quelque chose. Sachant surtout que le litre d’essence est à 1,1 euro dans la plupart des pays européens où résident les Marocains.

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