Les coordinations de circonstance (tansikiyyate) qui se sont improvisées porte-voix d’un pan des enseignants n’ont visiblement pas été sensibles à l’appel lancé par les parents d’élèves.
Ces derniers, par la voix de la fédération regroupant l’ensemble des associations à l’échelle nationale, ont poussé un cri de cœur à travers un long communiqué rendu public dimanche dans la soirée. Dans ledit communiqué, les parents d’élèves ont naturellement fait part de leurs inquiétudes au vu du temps perdu à cause des grèves. Mais ils ont aussi et surtout rendu hommage aux enseignantes et enseignants, et ils sont nombreux, qui ont continué d’assurer leur mission pour ne pas priver leurs élèves de leurs heures de classes.
Malheureusement, cet appel de détresse de millions de parents n’a suscité aucune réaction positive ni de compassion chez les grévistes et parmi leurs coordinations. Le contraire aurait surpris. Il y a quelques jours, quand les chiffres de l’enquête internationale PISA avaient dévoilé l’ampleur de l’hécatombe, les communautés de grévistes étaient occupées à parler d’autre chose sauf du pédagogique. Les millions de parents marocains ont cru, à juste titre, que les femmes et les hommes à qui ils confient quotidiennement leurs enfants finiraient par être sensibles à une telle détresse. Ils se sont trompés. Si même les 20 milliards DH mis sur la table par le gouvernement n’ont pas satisfait, il ne fallait pas se faire d’illusion. Il faut croire que l’agenda des instigateurs dépasse le simple cadre d’une revendication purement professionnelle…