La transformation de l’économie et le changement des modes de production et de consommation nécessiteront des prérequis.
Les nouvelles tendances lourdes qui semblent s’installer comme la montée de l’économie verte, la décarbonation, la production propre, responsable et respectueuse des ressources n’épargneront pas le Maroc. Si l’on ajoute à cela les nouveaux impératifs mis en lumière lors de la crise sanitaire, comme l’autosuffisance pour certains types de produits stratégiques ou le «made in Morocco», cela suppose en amont un effort d’intégration des filières et le développement massif de certaines activités pour compléter les chaînes de valeur.
L’évolution récente du marché du papier et du carton illustre parfaitement la situation. En 2021, le monde a connu une pénurie sans précédent de ces deux produits à cause d’une demande qui a explosé en raison de l’expansion inédite du commerce électronique, gros consommateur d’emballage et de papier. Pour le cas du Maroc, cela se traduit mécaniquement par un doublement des prix des intrants et, surtout, par une menace sérieuse sur des secteurs névralgiques et exportateurs comme l’agroalimentaire et le médicament à cause d’une rupture de stocks d’emballages.
Qui l’aurait cru ? Une menace, certes, mais en même temps une fenêtre d’opportunité pour développer des industries de recyclage encore embryonnaires au Maroc. L’autre exemple est celui du textile qui ne peut se développer durablement sans, en amont, une industrie de tissage.
Et tant que des briques industrielles manqueront, le «made in Morocco» ne pourra pas être correctement implémenté.