Aussi étonnant que cela puisse paraître, il n’existait pas à ce jour de liaison maritime directe entre le Maroc et l’Arabie Saoudite, qui passe pourtant pour être l’un de ses partenaires historiques et les plus importants.
Le Maroc n’a pas non plus, étonnamment, de nombreuses liaisons maritimes directes avec les pays d’Afrique. Paradoxalement, avec des infrastructures portuaires de haut niveau telles que Tanger Med, Nador West Med, Casablanca, Jorf Lasfar et dans quelques années Dakhla, le Maroc devrait être un des pays les plus connectés sur le plan maritime d’autant plus que l’étendue géographique de ses échanges s’est nettement agrandie en l’espace de deux décennies. La réussite de son pari africain passera inévitablement par le maritime surtout pour les régions les plus éloignées du continent. Le fret routier peut avoir une portée régionale en Afrique de l’Ouest mais difficilement au-delà.
Le fret aérien, lui, n’est pour l’instant pas à des niveaux de tarifs compétitifs pour les exportateurs et importateurs marocains. Il reste alors le maritime qui pour- rait facilement s’adosser à des ports marocains performants mais à qui il manque encore un maillon central : des opérateurs capables et prêts à s’investir dans un secteur lourd mais vital pour l’économie, à savoir le trans- port maritime. N’est-il pas anormal pour un pays qui a des ports et plus de 3.500 kilomètres de littoral de ne pas disposer d’un secteur de transport maritime développé et performant ?