Pour financer durablement les nombreux chantiers et programmes sociaux, le gouvernement a dû faire un véritable travail d’ingénierie consistant à dégager des marges de manœuvre budgétaires.
Ces montages permettront visiblement de tenir le cap des 40 milliards DH nécessaires à horizon 2026 pour la généralisation de la protection sociale en plus du nouveau dispositif des aides sociales directes. Mais à moyen et surtout long termes, la démographie fera naturellement son œuvre et les équilibres ne pourront pas être durablement et éternellement maintenus par le seul levier budgétaire. Pour des filets sociaux pérennes, il sera nécessaire d’ancrer pour de bon le principe de la solidarité aussi bien inter qu’intra générations. L’acceptation et l’appropriation du système sont le seul moyen pour que les acteurs aujourd’hui, dans 5, 10, et 15 ans, continuent à y adhérer et à le préserver. Au-delà de son aspect financier, la question est plus d’ordre culturel et comportemental.
Cette évolution culturelle faisant de la solidarité et de la responsabilité des principes fondateurs est tout aussi nécessaire pour le développement au sens large dans le sens où les besoins futurs des finances publiques pour les programmes sociaux ne pourront être satisfaits si l’économie nationale est plus performante et crée plus de valeur ajoutée qui est la principale source de financement des politiques publiques à travers, entre autres, les recettes fiscales.