Politique

Blocage gouvernemental : Omari pointe du doigt le rôle du PJD dans l’élaboration de la Constitution

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Le parti de la lampe serait à l’origine de la version actuelle de l’article 47

Quel a été le rôle du PJD lors du débat sur l’élaboration de la Constitution? Les coulisses du façonnement de la loi suprême du pays 2011 refont surface. Cette fois-ci, c’est Ilyas Omari, secrétaire général du Parti authenticité et modernité (PAM), qui jette un pavé dans la mare. Face au blocage gouvernemental qui dure depuis bientôt quatre mois, Omari croit dur comme fer que c’est le Parti de la justice et du développement (PJD) qui en est responsable. Comment ? Le numéro un du parti du tracteur pense qu’il faut remonter six années auparavant et précisément lors du débat entre les partis politiques et la commission chargée de l’élaboration de la nouvelle loi fondamentale en vigueur actuellement. «C’est le Parti de la justice et du développement qui a présenté et défendu la version actuelle de l’article 47 de la Constitution stipulant que le chef de gouvernement doit absolument être nommé au sein du parti politique majoritaire dans les élections législatives», a affirmé Omari devant les membres du conseil national de son parti. Réuni en session extraordinaire, le «parlement» du PAM a constitué une occasion pour le secrétaire général de cette formation politique afin de reprendre les hostilités contre son ennemi politique juré. Après une trêve qui a duré plusieurs semaines, Omari a adopté un ton plus virulent face au PJD et son secrétaire général, Abdelilah Benkirane, qui n’est autre que le chef de gouvernement désigné. Depuis sa nomination le 10 octobre dernier pour former une nouvelle majorité gouvernementale, Benkirane peine toujours à atteindre cet objectif, ce qui plonge le pays dans un blocage gouvernemental et législatif puisque le Parlement avec ses deux Chambres se trouve dans une situation de chômage technique forcé.

Un blocage dont le parti de la lampe serait le premier responsable, selon la version du leader pamiste. «Tous les autres partis politiques avaient proposé dans leurs mémorandums en 2011 la possibilité de donner à un candidat du parti politique arrivé deuxième dans les législatives, de former une majorité si le premier parti politique au Parlement échouait dans cette mission, sauf une seule formation politique, en l’occurrence le PJD», se remémore Omari. Et de poursuivre: «Seul le Parti de la justice et du développement avait formulé et adopté à la lettre la version de l’article 47 de la Constitution. Il l’a fait et il se retrouve désormais coincé».

Pour rappel, la Constitution de 2011 stipule dans l’article précité que «le Roi nomme le chef de gouvernement au sein du parti politique arrivé en tête des élections des membres de la Chambre des représentants, et au vu de leurs résultats. Sur proposition du chef de gouvernement, il nomme les membres du gouvernement».

Ce n’est pas la première fois que les coulisses qui ont accompagné l’élaboration de la loi suprême du pays en vigueur depuis six années maintenant s’invitent dans le débat politique. Il y a quelques mois, des appels avaient été lancés pour publier les PV des réunions de consultations tenues entre la commission d’élaboration et les partis politiques notamment.

Reste à connaître la réaction du chef de gouvernement désigné et son parti. Les hostilités risquent ainsi de reprendre de plus belle entre le PJD et le PAM durant les prochains jours.

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