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Aziza Chbani : Le pourcentage d accomplissement consolidé a atteint 93%

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ALM : Vous vous apprêtez à clôturer le projet d’alphabétisation fonctionnelle et formation professionnelle, quels sont les résultats escomptés à ce jour ?

Aziza Chbani :  La stratégie de clôture de l’activité Alphabétisation fonctionnelle et formation professionnelle (AFFP) consiste à s’assurer que les actions et les contrats-conventions qui sont ouverts  pendant la dernière année du Compact s’achèveront à temps, ressortir ceux et celles qui présentent un risque de dépassement de la durée du Compact et définir les implications de ces risques ainsi que les mesures de mitigation. L’objectif est de garantir l’atteinte des résultats et assurer l’institutionnalisation des productions et des processus développés et testés dans le cadre de l’activité, auprès des départements partenaires du gouvernement marocain et d’autres entités.

Elle a été entamée en septembre 2012 pour se terminer en septembre 2013.
Depuis le démarrage de l’activité, AFFP a engagé 99% de 32.8 millions de dollars et a déboursé 86%. Le pourcentage d’accomplissement consolidé  a atteint les 93%.

Qu’en est-il de  l’alphabétisation fonctionnelle ?  

L’alphabétisation fonctionnelle se distingue de l’alphabétisation dite traditionnelle en ce qu’elle n’est plus une action isolée, distincte, voire une fin en soi, mais considère l’analphabète en situation de groupe, en fonction d’un milieu donné et dans une perspective de développement. L’APP a élaboré avec un curriculum nouveau et inédit avec le bureau de l’Unesco, la DLCA et les 3 départements concernés. Un curriculum qui permet au bénéficiaire de construire des connaissances utiles pour s’ouvrir sur son environnement socio-économique et culturel. L’alphabétisation fonctionnelle prend ses fondements dans le programme national tout en y intégrant un complément approprié, avec des notions pratiques et surtout «professionnalisantes». Le programme est aujourd’hui de 420 heures et 2 niveaux  (un niveau autonomisation de 300 heures équivalent au programme national d’alphabétisation et un niveau de qualification de 120 heures). 189 subventions ont été signées avec 119 ONG.

Pour couronner le programme AF, l’APP et ses partenaires ont conçu et mis en place un système inédit de certification. Cette certification a pour objectif de reconnaître les acquis des bénéficiaires, de les motiver et de leur donner la possibilité d’accéder à d’autres dispositifs de qualification. La certification sera achevée vers la fin du mois de juin. L’effectif visait 6.900 bénéficiaires (30.000 pour le secteur de l’artisanat, 20 000 pour la pêche et 19 000 pour l’agriculture).  En fait, nous avons inscrit 69.731 personnes dont 67% de femmes, encadrés par 2.400 alphabétiseurs, gestionnaires et superviseurs dont 51% de femmes. Les opérateurs de formation sont pour les deux tiers les ONG partenaires de l’APP et les opérateurs de formation des 3 secteurs pour le reste.

Et pour la formation professionnelle?

La sous-activité formation professionnelle cible l’artisanat à fort contenu culturel, dont la ferronnerie d’art, la menuiserie d’art, la poterie-céramique, la maroquinerie et le tissage traditionnel-tapis qui représentent 73% du chiffre d’affaires du secteur et 75% des revenus à l’exportation. Elle vise la formation, sur la durée du projet de 2.600 jeunes en formation résidentielle, 6.100 jeunes en formation par apprentissage et 15.000 artisans en exercice en formation continue. Cette deuxième sous-activité a mis en place un système de formation standardisé adhérant à «l’Approche par compétences».

Une formation au profit des équipes de direction et des formateurs a ciblé 197 formateurs dont 57 formatrices et 98, directeurs des études, chefs de travaux et autres dont 23 femmes. 2.390 lauréats dont 328 filles ont terminé le cursus de formation, soit 73% par rapport à la cible du Compact. Le projet a renforcé les capacités de 15.038 artisans dont 3.792  femmes.

Comment s’est décliné votre projet ? Et quelles sont les étapes phares du programme ?

Pour l’alphabétisation fonctionnelle, nous avons présenté le programme en suivant plusieurs  étapes. Notre première étape, dite phase expérimentale a ciblé 10.000 bénéficiaires pour la première promotion, le programme était de 500 heures. Ensuite, nous sommes passés à la deuxième promotion (environ 25.000 bénéficiaires) qui constitue l’étape de validation du projet. Pour la troisième promotion, ils étaient environ 35.000 bénéficiaires. Et maintenant nous travaillons sur l’institutionnalisation et la pérennisation du projet.

Pour la formation professionnelle qui ne concerne que le secteur de l’artisanat, il y a eu une mise à niveau de tout le système de formation professionnelle de l’artisanat partant de l’élaboration des programmes selon l’APC, la formation des formateurs et des gestionnaires pour mieux appliquer ces programmes. Pour améliorer la performance des établissements de formation ciblés, le projet a mis en place une démarche intégrée et complémentaire basée sur la réingénierie du dispositif selon l’approche par compétences qui vise une meilleure harmonisation de l’offre de formation à la demande des entreprises et une meilleure qualité de la formation

Quelles sont les difficultés rencontrées durant la concrétisation de vos objectifs ?

Le plus grand défi est de s’assurer de l’appropriation et la pérennisation des outils et approches développés, mais nous avons un ensemble d’actions pour y parvenir. Une grande dynamique a été mise en place au niveau du dispositif de formation professionnelle de l’artisanat à travers les investissements effectués dans le cadre de l’activité. L’impact de cet investissement reste toutefois tributaire de la pérennisation des nouvelles approches et bonnes pratiques expérimentées

Par approche genre, quel est le ratio des femmes bénéficiaires et comment évaluez-vous l’impact du programme sur leur quotidien ?

Une stratégie d’intégration du genre n’a pas été développée pour l’activité. Par conséquent, aucune stratégie spécifique n’a été mise en place pour structurer le programme afin de faciliter un accès équitable aux activités pour les deux sexes.  Bien qu’aucun effort formalisé n’ait été prévu, la participation des femmes au programme d’AF est très significative. Celles-ci représentent 67% des inscrits.  Afin de renforcer d’avantage la participation féminine, le département de l’agriculture et de la pêche a demandé que des modules spécifiques aux femmes de leurs secteurs soient élaborés, répondant aux mieux à leurs besoins. L’UNESCO les a réalisés avant décembre 2012. Le département de l’agriculture considère l’alphabétisation des femmes rurales et l’aide pour la création des activités génératrices de revenus (AGR) ainsi que les Toutes petites entreprises (TPE) comme pilier de sa stratégie (Maroc Vert).

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