Ces deux derniers mois, la Faculté des sciences économiques, juridiques et sociales d’Aïn Sebaâ vit au rythme des sit-in et des manifestations de protestation.
Près de 1.000 étudiants ont été «exclus» de la Faculté. Jugeant cette décision «arbitraire» , les étudiants entendent poursuivre leur mouvement de contestation. «Nous allons entamer une nouvelle grève ce jeudi. Nous voulons que tous les exclus soient réinscrits au sein de la Faculté», affirme Hamza C., un étudiant qui avait été expulsé. «Face aux manifestations, la direction a fini par céder et a procédé à la réinscription d’un grand nombre d’étudiants», souligne-t-il.
L’affaire remonte à septembre 2013. Près de 1.000 étudiants se sont inscrits après avoir présenté tous les documents nécessaires et payé les frais d’assurance. A leur grande surprise, ils découvrent que leurs noms n’ont pas été affichés sur la liste des inscrits. Les étudiants affirment n’avoir reçu aucun avertissement au préalable. «Nous n’avons jamais été informés de l’existence d’une loi qui ne permet pas aux étudiants n’ayant pas validé leur module de s’inscrire à la Faculté», déplore Hamza. Les étudiants en question n’auraient pas validé leur semestre 1 et semestre 2. La loi stipule qu’un étudiant ne peut pas passer plus de 3 années pour décrocher un Deug. Cela dit, s’il manque un module à un étudiant, il peut alors obtenir une dérogation de la part de l’administration.
Pour sa part, Jamila Houfaidi, doyenne de la Faculté d’Aïn Sebaâ, explique n’avoir fait qu’appliquer une loi nationale qui est en vigueur dans toutes les Facultés du Royaume. «Les étudiants ne peuvent pas indéfiniment redoubler. Pendant plusieurs années, nous avons agi avec beaucoup de souplesse. Il faut dire qu’après sa création, la Faculté ne comptait que 500 étudiants. Aujourd’hui, ils sont plus de 5.000. Il faut à présent libérer les places pour permettre aux nouveaux bacheliers de s’inscrire», précise-t-elle. Toutefois, Mme Houfaidi avoue avoir reçu chaque étudiant.
«Je les ai reçus un par un. Chaque cas a été traité de manière spécifique. Nous ne pouvons pas réinscrire tous ces étudiants», confie-t-elle. Pour ceux qui n’ont pas eu la chance de réintégrer la Faculté, ils devront se recycler dans le privé ou…. changer carrément de spécialité !