Société

France : Les démons de l’islamisme (24)

© D.R

« Les Musulmans vous souhaitent la bienvenue »
Lille, 2003

Martine Aubry a raconté l’anecdote à quelques amis. Un jour, elle se rend dans un quartier de Lille où des habitants est de culture musulmane. Alors que madame le maire va prendre la parole, un imam l’interrompt en déclarant : « Les Musulmans vous souhaitent la bienvenue dans leur quartier. » La femme politique s’en offusque. Elle a pourtant elle-même accepté une forme de ségrégation sexuelle dans une piscine municipale des quartiers sud de sa commune qui témoigne des avancées de la pression islamiste.
A certaines heures, non seulement la natation y est réservée aux femmes, mais en outre les maîtres-nageurs masculins y sont proscrits et des tentures sont apposées sur les fenêtres pour empêcher tout regard supposé salace. Le 28 octobre 2003, le ministre de la Jeunesse et des Sports, Jean-François Lamour, fait état de sa préoccupation devant la « commission de réflexion sur l’application du principe de la laïcité dans la République », présidée par Bernar Stasi: « Ces créneaux réservés ne sont pas nouveaux (…). Ce qui est nouveau en revanche, c’est l’augmentation du nombre de ces demandes. Ce sont des demandes de créneaux horaires pour les piscines, mais aussi pour les gymnases (…), présentées de façon revendicative et identitaire.» Le 7 novembre 2003 a lieu l’audition de Pierre Mauroy qui occupa le fauteuil de maire de Lille avant Martine Aubry. L’islamologue Gilles Kepel interroge l’ancien Premier ministre sur le sujet. Mauroy répond : « La drogue a bouleversé les quartiers. Les familles se sont recroquevillées sur elles-mêmes. Les maires sont aux prises avec des contradictions sur le terrain, d’où la décision de la piscine. Il faut aussi savoir faire montre de gestes de confiance. Mais tout cela ne remet pas et ne doit pas remettre en cause l’orientation fondamentale. » Cette dérogation participe malgré tout d’un phénomène inquiétant de refus de la mixité. La confiance est peut-être quelque peu naïve. Certaines femmes sont placées sous surveillance.
Le ministre des Sports évoque même « une sorte de mise sous tutelle » : « Ce sont les hommes de la famille qui se renseignent, qui négocient et qui inscrivent fréquemment les filles dans les associations et les clubs, sous conditions. » « L’expression importante de la phrase est « sous conditions.» « Le sport, en milieu associatif, devient parfois le théâtre de pratiques d’exclusion ou de prosélytisme », ajoute Jean-François Lamour. Le ministre de la Jeunesse et des Sports a d’ailleurs observé que de plus en plus de jeunes filles désertent les clubs sportifs. Elles commencent par déchirer leurs licences et finissent par se retirer de la vie publique. Le rapport de la commission Stasi indique que des « associations s’alarment des démissions de plus en plus fréquentes de leurs adhérentes d’origine étrangère, qui se voient interdire par leur milieu l’engagement dans la vie associative. Cette forme de « relégation » contamine peu à peu la vie entière de ces femmes. Auditionnée par la commission Stasi le 21 octobre 2003, Christine Picot, sage-femme à l’hôpital André-Grégoire de Montreuil, observe un « renforcement dans le port du voile, voire d’une burka et de gants » parmi les patientes. Christine Picot poursuit : « Pendant la consultation, ces femmes voilées ont peu le droit à la parole. L’explication donnée est qu’elles ne parlent pas français, mais on se rend compte que cela n’est pas vrai. » Lors de l’accouchement, le mari intégriste ne songe guère à soutenir la future mère. Il surveille plutôt le respect des pratiques religieuses. Parfois, les maris islamistes exigent que leur épouse soit soignée par des personnels seulement féminins. Ces amoureux transis n’ont cure des douleurs de leurs protégée.
Ils les préfèrent privées de soins ou de péridurales que traitées par un homme. Membre de l’Académie nationale de médecine, le professeur Roger Henrion mentionne que le refus de soin est d’« apparition récente » : «De plus en plus souvent, des femmes musulmanes refusent d’être examinées par un gynécologue de sexe masculin. Cela peut avoir des conséquences critiques lorsque cela se passe le week-end ou la nuit. On peut comprendre que ces femmes aient leur pudeur.
Mais le refus s’étend à toutes sortes d’actes, y compris non gynécologiques. » En cas d’avortement, des femmes se présentent seules, en secret de leur mari, et susurrent : « Il va me tuer s’il l’apprend. » Dans les prisons, la situation est pire encore. Des intégristes à vacation terroriste, incarcérés parfois pour des faits très graves, tentent d’enflammer les autres détenus.
Devant la commission Stasi, le directeur de la maison d’arrêt de la Santé, Pierre Raffin, évoque de « très fortes pressions, très difficiles à déceler, à prouver et à contrer ». Le danger du prosélytisme se propage dans les cellules et les couloirs : « Cela commence par le changement de l’aspect physique, et le port de la barbe. Certaines salles n’étant plus utilisées par les détenus, on s’est rendu compte qu’elles étaient devenues des lieux de culte, et interdites aux autres détenus. Ces pressions se traduisent par l’interdiction d’aller en promenade ou au sport en short. Ces pressions s’étendent aux familles de détenus, aux femmes qui viennent au parloir. Nos agents subissent des agressions verbales et physiques au motif qu’ils auraient porté des regards ambigus sur les femmes. Certaines refusent de découvrir leur visage sauf en présence d’un personnel féminin.
Tout cela met en péril la sécurité de nos établissements. »Dans une note interne de décembre 2002 consacrée aux aumôneries en prison, l’Administration pénitentiaire s’inquiète également de ce phénomène . « Le prison, par le fait même qu’elle génère promiscuité et frustrations, peu s’avérer un lieu propice à toute sorte de conditionnement ou de prosélytisme.» Concernant les imams, elle relève plusieurs difficultés particulières: leur faible nombre (67 religieux musulmans pour 513 catholiques, 267 protestants, 64 israélites…) et l’absence de « clergé musulman » permettant de mieux contrôler le recrutement. En effet, « les directeurs d’établissements font régulièrement état de leur appréhension concernant les réseaux d’ingérence que certains détenus musulmans sont susceptibles de fomenter et des troubles qui risquent d’en résulter. À cet égard, la procédure d’agrément constitue la seule garantie de fiabilité des imams intervenant en milieu pénitentiaire ». Depuis la mise en place, début 2003, du Conseil français du culte musulman, une commission est supposée plancher sur ce sujet sensible. Mais le CFCM est un peu comme l’Etat.
Un dinosaure qui se saisit lentement des problèmes, même urgents. Surtout, urgents !

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