Société

La panique du court-circuit

Dans la nuit de mercredi à jeudi, soit une journée avant la fête de l’Aïd Al Fitr, le complexe pénitencier d’Oukacha à Casablanca a frôlé la catastrophe. Et pour cause. Un court-circuit s’est produit durant cette nuit dans une cellule du complexe pénitencier. L’incident, qui n’a fait ni victimes ni dégâts, a pourtant provoqué une grande panique parmi les détenus. Ces derniers, craignant un incendie similaire à celui qui avait ravagé, au début du mois d’octobre dernier, la prison civile de Sidi Moussa à El Jadida, faisant une cinquantaine de morts et autant de blessés, ont commencé à crier et à demander de l’aide. Heureusement que l’intervention rapide de l’administration a permis de rassurer les détenus sur le caractère sans gravité de l’incident provoqué par l’utilisation du courant électrique à des fins autres que prévues initialement, selon l’administration du complexe pénitencier.
Indubitablement, la tragédie de la prison locale d’El Jadida a servi d’enseignements. Cette fois, l’intervention de l’administration a été effectuée illico presto pour éviter le pire qui aurait été arrivé si l’on avait tardé la procédure, en attendant les ordres. Dans ce sens, l’on pourrait dire que les responsables du pénitencier ont tiré des enseignements après la calamité de la prison de Sidi Moussa, où le bilan s’était alourdi, rappelle-t-on, à cause du retard enregistré dans l’intervention des gardiens et des responsables locaux de la prison en question pour secourir les détenus qui criaient au sein des cellules, au moment où la fumée se dégageait du pavillon sinistré.
Cependant, en ce qui concerne l’utilisation du courant électrique à des fins autres que prévues par les lois en vigueur au sein des prisons, la question interpelle à plus d’un titre. En effet, les réchauds, exploités par certains détenus, sont branchés directement à la douille de l’ampoule au plafond sans aucune précaution contre les risques des courts-circuits. Ces pratiques sont, bien entendu, cautionnées par les gardiens en contrepartie d’une somme d’argent que verse le détenu au gardien de nuit. «Ceux, qui ont de l’argent, peuvent faire tout ce qu’ils veulent en prison. Ils passent leur peine dans de bonnes conditions. Tandis que les autres subissent toute sorte de châtiment», affirme un détenu, libéré à l’occasion de la fête d’Al Aïd. Il faut dire que le fléau de corruption ne sévit pas uniquement dans ce complexe pénitencier, qui compte actuellement 7310 détenus dont 310 femmes, mais il n‘épargne aucune prison du pays. Et c’est ce phénomène de corruption qui est à l’origine de tous les problèmes. Si l’on ajoute ce mal au surpeuplement qui caractérise pratiquement toutes nos prisons, force est de constater que le chemin de la réforme de ce secteur est encore long à parcourir. Un secteur qui n’a pas accompagné l’évolution du pays, notamment en matière des droits de l’homme.

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