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Moussem d’Assilah : La sécurité alimentaire en Afrique au cœur du débat

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A l’ère de la guerre en Ukraine et ses conséquences économiques, géopolitiques et sécuritaires

Depuis l’éclatement du conflit russo-ukrainien, un choc de l’offre s’est produit et a contribué à l’élargissement du spectre de la faim et augmenté la demande sur l’aide alimentaire externe à un moment où les systèmes agricoles de plusieurs pays africains font face à des défis hérités du passé, à l’accroissement de la population démographique, à la sécheresse et aux effets de plus en plus perceptibles du changement climatique. C’est ce qui ressort d’un colloque organisé, mercredi 19 octobre, à Assilah sous le thème «La sécurité alimentaire en Afrique à l’ère de la guerre en Ukraine».

Initié par la Fondation du Forum d’Assilah en partenariat avec le think tank marocain Policy Center for the New South (PCNS), ce deuxième colloque, qui s’inscrivait dans le cadre de la trente-sixième édition de l’Université ouverte Al-Mu’tamid Ibn Abbad visait à évaluer les conséquences économiques, géopolitiques et sécuritaires dans le continent africain. «La Russie et l’Ukraine sont des fournisseurs très importants pour une partie des pays africains», a affirmé Ahmed Ouhnini, économiste au sein de PCNS. «En Afrique de l’Est, 85% de la demande en blé est satisfaite via l’importation qui vient dans une large proportion de Russie ou d’Ukraine. Même si les quantités sont bien moindres en Afrique subsaharienne par rapport au Maghreb, la dépendance vis-à-vis de l’Ukraine et de la Russie sur le blé, mais aussi sur l’huile de tournesol, reste forte», a-t-il expliqué.

Les conséquences économiques de la pandémie, la précarité des ménages urbains et ruraux, les impacts du changement climatique ainsi que les conflits locaux ou régionaux sont autant d’éléments qui existaient, selon M. Ouhnini, avant la guerre en Europe de l’Est. «Une réponse en termes d’offre supplémentaire provenant de l’extérieur du continent n’est donc pas une solution viable sur le long terme», a-t-il dit, tout en tenant à rappeler, dans ce sens, que la sécurité alimentaire est un phénomène multidimensionnel qui «n’est pas uniquement lié à la quantité de produits agricoles disponibles mais il l’est aussi à la capacité des individus à acheter ou à produire leur nourriture».

Cette rencontre a été une occasion pour discuter également des dispositifs mis en place après la crise économique liée à la pandémie de la Covid-19 ou des guerres afin d’aider les pays africains à mieux se rattraper et améliorer la sécurité alimentaire en Afrique. Pour faire face à tous ces chocs et crises survenus avant et après la guerre en Ukraine, «nous pouvons envisager des solutions à court et long termes», a dit Fatima Ezzahra Mengoub, Senior économiste au sein de PCNS, faisant part qu’à court-terme, il faut prôner une diversification des partenaires et de ne pas se baser sur l’importation d’un seul pays, tandis qu’il s’agit à long terme des réformes structurelles via la restructuration de l’agriculture avec l’amélioration des chaînes de valeur, le renforcement de la productivité,…, tout en aidant à avoir un pouvoir d’achat à même d’accéder aux produits afin de permettre aux pays d’être moins indépendants du marché international et de plus en plus résilients vis-à-vis aux chocs de l’offre.

En plus de ce colloque, le programme de la trente-sixième édition de l’Université ouverte Al-Mu’tamid Ibn Abbad comprend huit rencontres politiques, économiques, littéraires et intellectuelles auxquelles prennent part près de 400 chercheurs, penseurs, savants, dirigeants politiques, hommes de lettres et professionnels des médias.

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