Société

Politique : le ras-le-bol des jeunes

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Que pensent les jeunes de la politique, et de l’action des partis en particulier ? A cette question qui hante les esprits en perspective des législatives 2007, deux chercheurs marocains viennent de fournir un indicateur aussi significatif que révélateur.
Selon une enquête réalisée par Noureddine Affaya et Driss Guerraoui, 63,2% des garçons, et 55,0% des filles estiment que «les partis n’arrivent pas à accomplir leurs rôles dans le développement du pays», ajoutant que les actions de ces partis «sont limitées aux élections». Menée auprès de «100 jeunes leaders marocains», cette enquête révèle que « seule une minorité, soit 33%, ont une image positive des partis politiques et de leur contribution à la bonne marche du pays». D’après cette minorité, « ce serait une erreur de généraliser cette appréciation négative à tous les partis». Or, quels partis trouveraient grâce aux yeux de cette dernière catégorie de jeunes leaders, si minoritaire soit-elle ? Détrompez-vous, il ne s’agit pas des partis de la gauche. «Durant des années, les jeunes faisaient confiance aux élites de la gauche. Aujourd’hui, ils commencent à en douter», estime Noureddine Affaya (voir l’interview ci-contre). « L’absence de démocratie interne » chez ceux-là mêmes qui s’autoproclament « démocrates » est montrée du doigt accusateur.
«La prolifération des partis, même de gauche, le manque de programmes clairs et différenciés, les résistances qui continuent à ne voir dans les jeunes qu’une machine de mobilisation ponctuelle ou une menace dans les conflits de positionnement dans les appareils», tout cela vient ôter toute crédibilité à des partis qui ont pris plaisir à «vivre encore sur le passé». Les jeunes «commencent à se sentir trahis par les élites qui étaient censées intégrer les préoccupations des jeunes dans leurs stratégies», diagnostique M. Affaya. Un sentiment de «trahison» nourri de méfiance à l’égard de discours qui n’ont plus aucune prise sur la réalité, tant et si bien que les partis en question sont restés « très loin de leurs bases ». Face à cette désillusion, quelle « alternative » s’offre aux jeunes ? «Les jeunes Marocains, aujourd’hui, sont devant un véritable dilemme : choisir l’engagement citoyen, moderne, créatif, ou sombrer dans l’intégrisme, quels que soient sa rhétorique et ses mots d’ordre», explique M. Affaya.
Critiques à l’égard des partis politiques, les jeunes le sont aussi vis-à-vis des organisations syndicales. D’après l’enquête, 61,4% évaluent  négativement l’action des syndicats. Que reprochent alors les jeunes enquêtés à ces syndicats? Les jeunes enquêtés renvoient dos-à-dos syndicats et partis pour leur « gestion peu démocratique ». Reste, maintenant, à savoir ce que pensent les jeunes de l’action actuelle de l’Etat.
Toujours selon l’enquête, 67% des enquêtés jugent positivement la situation actuelle du Royaume, avec des proportions de 60% chez les garçons et de 69,4% chez les filles. Les enquêtés en veulent pour preuve les réalisations en cours (routes, autoroutes, ports, aéroports, barrages…), lesquelles seraient « susceptibles de renforcer la marche de l’économie et de la société vers le développement économique et social global et durable ». Derrière cette nouvelle dynamique, il y a la volonté de SM le Roi Mohammed VI. Pour les jeunes leaders enquêtés, « l’avènement du nouveau règne de Sa Majesté le Roi Mohammed VI traduit une forte volonté politique de faire évoluer le Maroc vers davantage de développement ». Pourvu que les partis politiques suivent…

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